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Coronavirus : 00h01, rue de la soif à Rennes pour "la dernière bière avant l'apocalypse"

Ce samedi 14 mars, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé la fermeture des commerces "non utiles". Restaurants et bars ont fermé leurs portes à minuit. Nous nous sommes rendus dans la célèbre "rue de la soif" de Rennes. Ambiance fin du monde.

La rue de la soif était bondée ce samedi soir. La rue de la soif était bondée ce samedi soir.
La rue de la soif était bondée ce samedi soir. © Radio France - Benjamin Fontaine

La France est désormais au stade trois de la lutte contre la propagation du Covid-19. Ce samedi 14 mars, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé la fermeture de tous les lieux recevant du public et de tous les commerces à l'exception des commerces essentiels comme les magasins d'alimentation, les pharmacies ou les stations-service. Les bars et restaurants ont donc fermé leurs portes ce samedi soir pour une durée indéterminée.

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Dans la célèbre rue Saint-Michel de Rennes, plus connue sous le nom de "rue de la soif", la fête s'est pourtant poursuivie après les douze coups de minuit. "On est là pour boire la dernière bière avant l'apocalypse", s'amuse Jean assis en terrasse avec un ami. "On ne sait pas quand on pourra ressortir pour boire des verres alors on en profite." Quitte à prendre le risque d'être contaminé ? "On est jeune et en bonne santé, ça ne me fait pas vraiment peur." 

J'espère qu'il va y avoir une prise de conscience.

Un raisonnement bien loin des recommandations émises quelques heures plus tôt par le Premier ministre et le directeur général de la santé. "Il n’y a à ce jour pas suffisamment de prise de conscience par les Françaises et les Français de l’importance de leur rôle face au virus. C’est urgent. C’est maintenant qu’il faut changer de comportement," a d'ailleurs déclaré Jérôme Salomon.

"Clairement ce soir on fait de la merde mais on en a besoin. Je sais que c'est mal, mais j'espère qu'il va y avoir une prise de conscience globale des jeunes. Il ne faut qu'il nous arrive ce qui se passe en Italie. Il ne faut pas aller voir nos grands-parents pour les protéger et ne  plus sortir en groupe," rappelle Émeline, 23 ans. A côte, son ami réplique. "C'est du blabla tout ça. Moi j'ai du gel hydroalcoolique et je me lave les mains et puis ça suffit bien. C'est pas la fin du monde. Tu veux boire un coup ?" 

Je ne réalise pas encore ce qui se passe.

À minuit, les serveurs s'activent rue Saint-Michel pour plier les tables, démonter les tentes. Les vigiles empêchent les clients de rentrer. "C'est un coup dur quand même. C'est arrivé soudainement. On comprend mais c'est dur, on se retrouve au chômage technique sans savoir ce qui nous attend vraiment," confie un serveur. "J'ai des salariés et on a compris qu'il y aurait une petite compensation pour les charges mais rien de précis. Je crois que je ne réalise pas encore ce qui se passe vraiment," ajoute René, le gérant de Monsieur Zinc. 

Pas très loin de son établissement, un bar diffuse encore de la musique. Il est 00h20. La plupart des bars ont fermé, mais certains font de la résistance. Dehors, les derniers clients finissent leur verre avant de rentrer chez eux pour finir la soirée dans un appartement.

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