Coronavirus : après un mois de tests obligatoires, "ça pèse sur le quotidien" témoignent des frontaliers
Depuis un mois, les frontaliers alsaciens doivent présenter au moins deux tests Covid négatifs par semaine pour travailler en Allemagne : une obligation qui pèse sur leur quotidien, même s'ils sont désormais habitués.
Comme chaque week-end depuis quatre semaines, Laurent attend le résultat de son test Covid devant la pharmacie de Seltz : "C'est pas vraiment une routine, plutôt une souffrance régulière on va dire." Il fait partie des 30.000 frontaliers qui doivent depuis un mois faire deux tests par semaine pour aller travailler en Allemagne.
Toute une organisation
Fin mars dernier, l'Allemagne classe la France comme zone à haut risque pour la circulation du coronavirus. Conséquence : deux tests Covid négatifs par semaine pour les frontaliers alsaciens, s'il veulent passer la frontière.
"Déjà ça fait mal, on finit par être très sensible" explique Laurent qui travaille au nord de Karlsruhe, "mais en plus ça impacte le quotidien : là on est le weekend mais si on veut pouvoir aller au travail le lundi matin il faut prendre ses dispositions, à la longue ça pèse un peu." Laura, une autre frontalière confirme : "On y pense tout le temps, c'est une charge supplémentaire sur la semaine de travail."
Pour Sabrina, qui rejoint tous les jours son entreprise au nord de Baden-Baden, c'est aussi la différenciation qui est difficile à vivre : "On a l'impression d'être des pestiférés en fait, nous on doit le faire deux fois par semaine et pas les Allemands. C'est dommage qu'il y ait une telle différence."
Un impact sur toute la région frontalière
À l'intérieur de la pharmacie Deiss Nowak de Seltz, Manuella, préparatrice prend toujours beaucoup de rendez-vous pour les frontaliers mais : "Ils sont rodés, on est rodés, c'est un peu plus simple on va dire." Il y a un mois, le téléphone sonnait en permanence dans sa pharmacie, des centaines d'appels de frontaliers pris de court par les nouvelles restrictions.
Mais pour autant, ces tests restent des tâches supplémentaires, sans compter les créneaux de vaccination qui s'y ajoutent : "On a des journées où on est épuisés, il n'y a pas un moment où l'on peut souffler et physiquement c'est dur" témoigne Manuella : "Notre quotidien est transformé."
Ces tests obligatoires vont se poursuivre jusqu'à ce que l'Allemagne ne classe plus la France comme zone à haut risque pour la diffusion du coronavirus.