Coronavirus et confinement : des places supplémentaires pour les sans-abris dans le Loiret
La préfecture du Loiret précise les mesures prises pour l'accueil, la prise en charge, et le ravitaillement des personnes sans-abris, une population particulièrement fragile face à l'épidémie de coronavirus. L'objectif : accueillir toutes les personnes à la rue, et continuer à garder le contact.
Mettre à l'abri les personnes sans domicile fixe est un enjeu important, de nombreuses associations qui assurent des maraudes ou bien qui accueillent ces personnes ont alerté sur leur grande fragilité face à l'épidémie de coronavirus, ces derniers jours.
La préfecture du Loiret assure que toutes les personnes qui appellent le 115, le numéro d'urgence pour l'hébergement se voient proposer une solution. Une quarantaine de place supplémentaires ont été débloquées sur la métropole d'Orléans. "Dans des lieux suffisamment vastes pour assurer le respect des mesures de distanciation sociale et les mesures barrières face à l'épidémie" assure la préfecture.
Une quinzaine de places pour ceux qui ont des chiens
Une quinzaine de places sont aussi prévues pour les sans domiciles fixes qui ont des chiens et qui ne veulent pas s'en séparer, à Orléans et Montargis. A Orléans, c'est au gymnase Gaston Couté, près de l'avenue Jean Zay. Les personnes sans-domicile fixe peuvent venir avec leur tente, et l'espace est là encore suffisamment grand pour que les mesures de distanciation soient respectées.
Un centre d'accueil pour les malades à Beaugency
Autre mesure : l'ouverture d'un centre d'accueil pour les personnes contaminées ou pour les suspicions de cas de coronavirus. Il s'agit de l'ancienne maison de retraite de Beaugency, sur le site de l'hôpital, où un médecin et une infirmière seront présents. Ce centre-là peut accueillir 80 personnes, deux à ce jour y ont été envoyées.
Même si les maraudes continuent, certains lieux d'accueil de jour, comme le Relais Orléanais, ont dû fermer. L'association malgré tout continue à distribuer des sandwichs tous les midis à l'heure des repas, devant son local du faubourg Madeleine. Les lieux d'accueil de nuit ont donc rallongé leurs horaires et fournissent des repas.
Faire passer l'information, et convaincre
Mais il y a une difficulté : c'est de faire passer le message aux personnes sans domicile fixe, souvent loin de l'information, et difficiles aussi à convaincre.
Ce mardi 24 mars au soir, Jérôme Schenck, de l'association les Mains Tendues, qui fait régulièrement des maraudes à Orléans, raconte avoir parlé à ceux qu'il a croisé de ces places supplémentaires d'hébergement. Mais sur une vingtaine de personnes rencontrées dans la rue, deux seulement ont accepté de s'y rendre.
La peur de la proximité, l'angoisse, pour ceux qui ont des chiens, que les bêtes ne s'entendent pas avec celles des autres. L'habitude, aussi, et la peur de perdre son lieu de vie, pour certains, qui vivent par exemple sous le pont Thinat, à Orléans, expliquent ces réticences.
"Nous avions demandé que ceux qui ne veulent pas bouger puissent avoir accès à des douches, ou à un point d'eau, pour appliquer les gestes barrière" explique Jérôme Schenck.
Un appel dans les instituts de formation des travailleurs sociaux
La préfecture travaille aussi avec les instituts de formation des travailleurs sociaux, dans le Loiret, pour qu'ils lancent un appel au volontariat auprès de leurs étudiants. Pour effectuer des maraudes, des distributions de repas, ou bien pour prendre en charge les sans-abris dans les centres d'hébergement.
Car le personnel manque dans les associations, soit parce qu'il y a des malades chez les travailleurs sociaux, soit parce que certains restent à la maison pour garder leurs enfants.