Rentrée scolaire : ce que l'on sait du coronavirus chez les enfants
A l'heure de la rentrée scolaire, que sait-on du Covid-19 chez les enfants ? Cas graves beaucoup plus rares que chez les adultes, niveau d'infection qui semble plus faible, des zones d'ombre quant à la contagiosité, etc. On fait le point.

Ce mardi 1er septembre, 12,4 millions d'élèves français s'apprêtent à retourner à l'école dans un contexte sanitaire inédit . Une rentrée scolaire qui sera "aussi normale que possible" a assuré Jean-Michel Blanquer lors d'un déplacement dans un lycée professionnel en Mayenne . Le ministre de l'Education nationale a tenu avant tout à rassurer les parents et le corps enseignant alors que des incertitudes persistent, notamment sur ce que l'on sait et ce que l'on ignore sur le Covid-19 et les enfants.
Zéro risque pour les enfants ?
Toutes les études scientifiques le démontrent, les enfants développent très rarement des formes graves du coronavirus. C'est ce que rappelle un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) : "En cas de diagnostic positif, les enfants sont beaucoup moins susceptibles d'être hospitalisés ou d'avoir une issue fatale que les adules". Les moins de 18 ans ne représentent qu'une "petite proportion (moins de 5%)" des cas de coronavirus comptabilisés en Europe. Ils développent généralement une forme légère de la maladie, "voire asymptomatique", compliquant la détection des cas.
La dernière étude en date, publiée vendredi 28 août dans la revue médicale BMJ, montre que sur les 69.500 malades hospitalisés en Grande-Bretagne, seulement 650 avaient moins de 19 ans. Six d'entre eux sont morts mais ils présentaient tous de "lourdes comorbidités", c'est-à-dire d'importantes pathologies préexistantes.
Si l'on sait que les enfants sont beaucoup moins touchés, on ignore encore la raison. Pour certains scientifiques, cela pourrait s'expliquer par une "immunité croisée". C'est-à-dire que les enfants seraient plus susceptibles d'avoir été en contact avec les quatre autres types de coronavirus, responsables des rhumes classiques, et seraient donc mieux protégés contre le SARS-CoV-2. Mais cette hypothèse n'a toujours pas été confirmée.
Néanmoins, les enfants peuvent être concernés par des formes graves du Covid-19. Ce fut le cas au printemps avec l'observation d'une nouvelle maladie inflammatoire sans doute liée au virus, mais dont le nombre de patients est toutefois resté très faible. Si un enfant a succombé de cette pathologie à Marseille en mai dernier, Santé publique France estime que seulement 108 enfants ont été touchés.
Les enfants, moins infectés ?
Sur ce point-là, les scientifiques ne sont pas tous d'accord. Plusieurs études suggèrent pourtant que le Covid-19 infecterait moins les enfants de moins de 10 ans. Des tests ont été effectués sur des échantillons représentatifs de populations, notamment en Islande, en Espagne, en Italie ou en Suisse. Il s'avère que les enfants ont été beaucoup moins touchés que les adultes. Mais "ces différences sont faibles et restent à confirmer" tempère l'ECDC. Le centre européen appelle à "des études ciblées pour mieux comprendre la dynamique de l'infection et de la production d'anticorps".
Aux Etats-Unis, une étude concernant 2.000 familles est en cours. Ses résultats, attendus pour la fin du mois de décembre, devraient permettre de mieux comprendre l'incidence du virus chez les plus jeunes.
Les enfants, moins contagieux ?
Il s'agit de la plus grosse incertitude de la pandémie. On ignore si les enfants facilitent la transmission du Covid-19 ou au contraire s'ils sont moins contagieux. Plusieurs études ont conclu que les enfants présentaient une charge virale similaire à celle des adultes, et étaient donc aussi contagieux qu'eux. Mais cette charge virale, c'est-à-dire la concentration du virus, n'est pas le seul critère. Les enfants pourraient être moins contagieux puisqu'ils développent moins de symptômes : or, c'est en toussant ou en éternuant qu'une personne risque de transmettre le Covid-19.
"Quand ils présentent des symptômes, les enfants excrètent la même quantité de virus que les adultes et sont aussi contaminants qu'eux. On ne sait pas à quel point les enfants asymptomatiques peuvent infecter d'autres personnes", résume l'ECDC. Néanmoins, d'autres études ont montré que les enfants, et particulièrement les plus jeunes, contaminaient rarement leurs proches. Ce fut le cas parmi l'un des premiers foyers infectieux en France dans un chalet en Haute-Savoie : l'enfant de 9 ans positif au virus n'a contaminé personne alors qu'il était entré en contact avec 172 individus, dont 112 élèves et professeurs.
Une autre étude réalisée à Crépy-en-Valois , commune de l'Oise très touchée en février-mars, a conclu que les enfants âgés de 6 à 11 ans ont très peu transmis le coronavirus à l'école, que ce soit aux autres élèves ou aux adultes. Ces travaux scientifiques penchent vers une hypothèse de contagion des adultes vers les enfants, plutôt que l'inverse. Nombre de scientifiques appellent toutefois à distinguer les enfants des adolescents, ces derniers présentant un niveau de contagion similaire à celui des adultes.
A partir de quel âge porter le masque ?
Selon les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), c'est à partir de 12 ans que le enfants devraient porter le masque dans les mêmes conditions que les adultes. Seuil qui a été adopté par plusieurs pays en amont de la rentrée scolaire. En France, il a été décidé de l'obligation du port du masque dès 11 ans, c'est-à-dire à partir du collège. A l'inverse, le masque n'est pas obligatoire en classe dans la plupart des régions allemandes ou en Grande-Bretagne.
L'OMS invite néanmoins à réfléchir au port du masque à partir de 6 ans. Une protection qui peut être envisagée à condition de prendre en compte une série de facteurs, comme le niveau de transmission du virus dans la zone où réside l'enfant ou la capacité des plus jeunes à savoir correctement utiliser un masque. Certains spécialistes vont encore plus loin en préconisant le port du masque dès l'âge de 3 ans en milieu clos.
"Réduire le risque chez les petits enfants, c'est préserver le plus possible leur scolarisation et protéger leurs parents et grands-parents", a twitté l'épidémiologiste Antoine Flahault. Plusieurs experts, dont des pédiatres, estiment en revanche qu'un enfant si jeune n'est pas capable de garder un masque sur une longue durée. En plus de la question des masques, c'est celle de l'hygiène dans les établissements scolaires qui se pose. Avant le début de l'épidémie, l'OMS et l'Unicef indiquaient qu'environ 43% des écoles dans le monde "ne disposaient pas d'installations de base pour le lavage des mains".
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