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Coronavirus : fermetures des bars à Bordeaux Métropole, des gymnases et piscines en Gironde
Après le classement de Bordeaux en zone d'alerte renforcée, la préfète de Gironde a fait le point ce vendredi sur les mesures prises contre l'épidémie de coronavirus. Les bars de la métropole bordelaise fermeront à 22h à partir de lundi, gymnases et piscines dans tout le département dès ce samedi.

"A l'heure de décider, mon objectif est que ces nouvelles mesures soient comprises et c'est pourquoi j'ai entrepris un marathon de rencontres avec élus et acteurs économiques. Tout ce que je vais vous présenter a évolué grâce à cette concertation" a commencé la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, lors de la conférence de presse organisée ce vendredi pour préciser les mesures de lutte contre l'épidémie de coronavirus. "Nous sommes à un moment de bascule. Afin de ne pas basculer dans la zone d'alerte maximale, il faut prendre les mesures. Le pire n'est jamais certain mais tout dépend de nos décisions collectives et de notre attitude individuelle". Abaissement de la jauge, interdiction des fêtes et interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes étaient déjà en vigueur depuis le 14 septembre. Mais, pour quinze jours dès ce samedi, voici les mesures annoncées pour le département de la Gironde :
- toutes les salles de sport, y compris les piscines couvertes, seront fermées,
- les gymnases fermés sauf scolaires,
- salles des fêteset polyvalentes fermées,
- brocantes, vide-greniers, fêtes locales et étudiantes, etc. interdits,
- dans l'ensemble de la métropole bordelaise, les bars fermeront à 22h à partir de lundi (pas les restaurants).
Des restrictions préventives et pas punitives - Fabienne Buccio
Des mesures justifiées par la fréquence de l'apparition de "clusters" dans les milieux ciblés insiste la préfète de Gironde. Ces restrictions ne sont "pas punitives mais préventives" lance-t-elle à l'intention des restaurateurs et des cafetiers dont le syndicat Umih avait dit son opposition à ces mesures. À Bordeaux, 14 bars ont fait l'objet d'une fermeture administrative pour n'avoir pas respecté les consignes sanitaires.
Un taux d'incidence proche de l'alerte maximale à Bordeaux
Depuis le 23 septembre, "on constate un léger ralentissement de la progression de l'épidémie en Gironde" souligne la directrice de l'Agence régionale de santé par intérim, mais "nous sommes encore en situation épidémique, le virus continue à circuler". La tranche d'âge la plus concernée reste les 15-44 ans mais le virus touche maintenant les plus âgés (voir le dernier point épidémio de Santé publique France en Nouvelle-Aquitaine). Le taux d'incidence à Bordeaux est de 245 /100.000 habitants (le seuil d'alerte maximale est à 250).
Une nouvelle secousse très pénalisante pour les bars - Pierre Hurmic
France Bleu Gironde a rencontré les maires de l'agglomération bordelaise ce vendredi dans la matinée. Après avoir échangé avec la préfète sur les dernières mesures annoncées, voici leurs réactions :
Pierre Hurmic (Bordeaux) : "C’est une nouvelle secousse très pénalisante pour les bars et tout ce secteur économique. C’est les priver d’une manne financière important d’autant plus dans cette crise économique. Les mesures sont très restrictives et très jacobines car elles ont été décidées au niveau national et je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup de concertation ni de discussions avec les professionnels. Après 22h, le danger perdure en dehors des bars. Les professionnels sont très responsables. Il vont se retrouver dans des appartements et des lieux de confinement qui sont plus dangereux. Cet argument n’a pas été suffisamment pris en compte. La principale cible, c’est les fêtes privées. À Bordeaux, la profession a joué le jeu : il n’y a eu qu’une quinzaine de sanctions pour des établissements (bars et restaurants). C’est pas beaucoup. Je trouve ça très sévère comme décision. La concertation avec la préfète était très limitée car elle a reçu les instructions de Paris. La discussion qu’on pouvait avoir avec elle, c’était de moduler la fermeture des bars à 22h. Mais dans l’autre sens : on pouvait décider de fermer à 20h ou 21h. Inutile de vous dire qu’on ne l’a pas fait. C’est vraiment un couperet jacobin qui s’impose à tout le monde."
Franck Raynal (Pessac) : "Comme le disait l’ancien président du Haut Conseil pour la Santé Publique, Pr Roger Salomon, « il faut user du principe de précaution mais ne pas en abuser ». Je ne dirais pas qu’on en abuse mais je pense que le risque existe. Je ne suis pas Marseillais donc je n’ai pas à me prononcer sur ce que certains peuvent considérer comme un abus. La préfète est à l’écoute et on le salue. Mais les décisions manquent un peu de cohérence au niveau territorial. Il faut renforcer la pédagogie et la cohérence des mesures pour qu’elles fonctionnent. On sépare pas suffisamment ce qui se fait en intérieur et en extérieur. En extérieur on pourrait être plus « cool ». Je pense au milieu scolaire où l’on impose le masque aux enfants et aux professeurs. C’est très dur pour eux, très clairement. Le monde associatif est durement touché et j’espère que ça ne durera pas longtemps car il ne faut pas sacrifier notre vie sociale a une sécurité qui est peut être vue de manière trop extrémiste dans certains cas. Par exemple sur les gymnases, la préfète a accepté d’atténuer la dureté de la mesure qui voulait qu’ils ferment tous. On a réussi à avoir que les gymnases qui sont utilisés uniquement dans un cadre scolaire restent ouverts. Et c’est bien dans une perspective d’assouplissement et d’adaptation au contexte local que la préfète accepte cela."
Emmanuel Sallaberry (Talence) : "On les comprend et on ne peut faire que comprendre ces mesures car il y a une vraie inquiétude sur la contamination qui est en train d’arriver. Il faut vraiment qu’on puisse les accompagner car il y a des secteurs qui nous disent ‘On ne va pas survivre’. Nous les maires, on va bien évidemment accompagner la préfecture sur ces mesures mais on souhaite être beaucoup plus consultés en amont de ces décisions. Non pas pour les mettre en débat, il y a des scientifiques et nous n’en sommes pas, mais pour pouvoir parler des spécificités concernant nos communes. Par exemple la pratique du sport : moi je ne veux pas qu’il y ait une coupure sociale totale. On voit que ces mesures passent mal mais ce n’est pas parce que les gens n’ont pas conscience de ce qui se joue mais ils ont besoin de plus de pédagogie. La préfète est dans une position d’ouverture et on le salue, elle nous associe."
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