Coronavirus : les familles des résidents d’un Ehpad de Toulon témoignent
Les "semaines qui viennent vont être difficiles" dans les Ehpad prévient le principal syndicat des établissements privés. Dans le Var, sur 125 maisons de retraite, 65 connaissent au moins un cas positif. Les visites donc sont parfois suspendues. Une situation difficile à vivre pour les familles.
Les visites ont repris il y a quelques jours à l’Ehpad "La Rose des Vents" dans le quartier Saint-Roch de Toulon. Elles ont été interrompues pendant un mois car une vingtaine de résidents et de salariés ont été testés positifs au coronavirus, sans faire de décès. Si les familles comprennent la mesure, cette nouvelle suspension des visites a été très dure à vivre. A quelques minutes de retrouver leurs proches, plusieurs familles ont accepté de témoigner pour France Bleu Provence.
"Mon mari a pleuré..."
Jeanine est arrivée en avance. Le portail de "La Rose des Vents" n’ouvre que dans un quart d‘heure mais la retraitée est déjà là, impatiente et inquiète. Son mari, Roger, a été testé positif au coronavirus au mois d'octobre. S'il a été hospitalisé quelques jours, il va mieux mais il n'a pas le moral : "Je lui apporte des friandises, des gâteaux. Je lui ai aussi envoyé des cartes pendant la suspension des visites pour tenter de lui remonter le moral mais c'est dur. Le personnel m'a dit qu'il avait même pleuré..." raconte son épouse très émue.
Joëlle est elle aussi arrivée un peu en avance à la maison de retraite pour profiter des 45 minutes de visite autorisée. Cette Hyéroise vient voir ses deux tantes âgées de 90 et 97 ans. Marie-Françoise et Madeleine attendent impatiemment cette visite : "Elles se sont senties abandonnées. Un sentiment normal même si j'ai eu la chance de pouvoir parler à l'une mes tantes matin et soir au téléphone. On garde le lien mais c'est compliqué pour elles."
Des appels en visio grâce à Skype
Sylvie tient d'ailleurs à saluer le travail des équipes de cet Ehpad qui compte 110 résidents : "Ils ont tout fait pour maintenir le contact avec nos proches. Il y a le téléphone bien-sûr mais aussi des tablettes pour pouvoir s'appeler via Skype. Grâce à ça, j'ai pu régulièrement voir ma maman." Sylvie n'en dira pas plus, elle veut vite rejoindre Rosette, 77 ans, qui l'attend déjà dans la salle où se déroulent les visites.