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Coronavirus : les habitants de la vallée de la Roya refoulés à la frontière italienne

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Les 7.000 habitants de la vallée de la Roya sont forcés de faire de longs détours pour se rendre à Menton, Monaco ou au-delà. Depuis quelques jours, les carabiniers italiens refoulent les Français à la frontière à Vintimille prétextant des comportements irresponsables de la part de quelques-uns.

Un village de la Vallée de la Roya
Un village de la Vallée de la Roya © Radio France - Marion Chantreau

Les autorités italiennes n’acceptent plus, depuis le 18 avril, le transit par leur territoire des ressortissants français résidant dans la vallée de la Roya, considérant qu’ils peuvent passer par la route de Sospel pour aller à Menton, Monaco ou Nice. 

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De nombreux élus (maires, député, sénateur et même le président de la région) montent au créneau pour trouver une solution rapide. Ils ont écrit au préfet des Alpes-Maritimes et au ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean-Yves Le Drian. 

Une pétition lancée par des élus

Sébastien Olharan, élu maire de Breil-sur-Roya au premier tour des dernières municipales et pas encore investi, a lancé une pétition avec la conseillère régionale Laurence Boetti-Forestier afin de permettre le passage des habitants par l'Italie pour qu'ils se rendent plus facilement à leur travail en France, à des rendez-vous médicaux, ou pour ravitailler les commerces locaux : "Des personnes qui suivent des chimiothérapies dans des établissements du littoral sont obligées de passer par les cols de Brouis, de Castillon, de Sospel, des routes de montagne, sinueuses qui leur font faire une heure de route en plus aller et retour", déplore Sébastien Olharan. 

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Les forces de l'ordre italiennes s'appuient sur un décret gouvernemental pris en fin de semaine dernière. Les carabiniers italiens mettent en cause le comportement irresponsable de certains Français désireux de franchir la frontière pour acheter des cigarettes moins chères ou se rendre au marché. Ils ne portent pas systématiquement de masque, pourtant obligatoire en Italie, et se montreraient parfois agressifs. 

Toutefois si Sébastien Olharan condamne ces comportements, il considère que l'attitude "_d'une poignée de ressortissants français ne doit pas pénaliser les habitants de la Roya". C_eux qui transitent par l'Italie afin de se rendre en France pour des motifs dérogatoires légitimes et qui respectent tous les gestes barrières devraient pouvoir circuler. Le maire de Tende, Jean Pierre Vassallo, a écrit au préfet des Alpes-Maritimes mais la situation semble bloquée : les Italiens ne veulent pas revenir sur leur décision pour le moment. Les autorités italiennes ont indiqué que les nouvelles consignes avaient été données par Rome. 

Illustration de relations tendues à la frontière 

La sénatrice LR des Alpes Maritimes, Dominique Estrosi-Sassoene, dégalement membre du groupe d’amitié interparlementaire entre la France et l’Italie, a écrit au ministre des Affaires étrangères et européennes Jean-Yves Le Drian pour lui demander de clarifier la situation à la frontière. Il lui a répondu "qu'en l'état actuel des choses, il était compliqué d'aller plus loin. Dans l’attente qu'un consensus soit trouvé, d'ici le déconfinement en Italie prévu pour le 4 mai, les transports d’urgence, notamment pour raison médicale, demeurent autorisés." Pourtant, la sénatrice estime qu'il y a des motifs valables pour laisser passer les habitants de la vallée.  

"Il faut prendre en compte la spécificité territoriale de cette vallée enclavée, adapter les règlements aux territoires avec pragmatisme, en respectant les mesures barrières. Je continuerai de me mobiliser pour qu'on ne pénalise pas les professionnels de santé et les autres qui travaillent à Menton, Monaco ou Nice. Il y a des personnes qui ont besoin de consulter des médecins spécialistes sur le littoral également."

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La députée LREM de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, Alexandra Ardisson, tente elle aussi de "débloquer la situation" et indique que "des discussions sont en cours".  

Le maire de Tende dénonce une décision unilatérale prise par l'Italie et y voit l'illustration, une fois de plus, de tensions à la frontière, après la gestion de la crise des migrants, du train, de la circulation des poids lourds dans la vallée... La conseillère régionale Laurence Boetti-Forestier, estime qu'une fois qu'une solution sera trouvée, il sera nécessaire de mettre en place une "véritable instance transfrontalière de concertation."

Le président de la région PACA Renaud Muselier prévient être attentif à la situation dans un communiqué.  "Nous espérons que l’amélioration de la situation sanitaire, l’exemplarité des ressortissants français, et les efforts continus du ministère permettront d’aboutir rapidement à une réouverture de cet accès pour ceux de nos concitoyens qui en ont le plus besoin." 

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