La vaccination des plus de 75 ans plafonne en France et dans le Loiret
Depuis le début du mois de mai, la vaccination des plus de 75 ans a ralenti dans le Loiret, suivant la tendance nationale. Elle a augmenté de 8 points seulement pour les 75-79 ans et de 6 points pour les plus de 80 ans, pourtant, les récalcitrants sont peu nombreux.
En regardant l'évolution de la couverture vaccinale selon l'âge, la tendance est frappante. Tandis que la courbe grimpe en flèche pour les moins de 60 ans, celle des 75-79 ans et celle des plus de 80 ans commence à se tasser. Au 1er mai, ils étaient 80% des 75-79 ans loirétains à avoir reçu au moins une dose, et 71% des plus de 80 ans, selon Santé Publique France. Mais la couverture vaccinale a augmenté, ce mois-ci, seulement de 8 points chez les 75-79 ans, et de 6 chez les plus de 80 ans.
Bien que légèrement au-dessus des moyennes nationales, ces statistiques dans le Loiret interrogent. Il existe évidemment quelques récalcitrants, constate dans sa patientèle le docteur Pierre Bidaut, médecin généraliste à Gien et élu au sein de l'Union régionale des médecins libéraux. "Certains me disent, de toute façon, je ne suis plus concerné. _Je suis vieux, ou vieille. Qu'on vaccine les autres_, je ne veux pas qu'on m'embête." Le médecin précise, "forcément, il y a des personnes opposées au vaccin dans cette tranche d'âge-là, mais probablement moins que chez les personnes plus jeunes. Je rencontre très peu de refus, ils sont exceptionnels."
La sécurité sociale appelle les plus âgés
Même constat à la Caisse primaire d'assurance maladie du Loiret. Les rejets de la vaccination sont minoritaires chez les personnes âgées appelées dans le cadre de la campagne "Aller vers", assure Stéphanie Parigino, directrice adjointe de la CPAM 45.
Depuis le 8 avril, une dizaine d'opérateurs de la Sécurité Sociale appellent les plus de 75 ans pas encore vaccinés, pour les aider à prendre rendez-vous. Les outils tels que Doctolib ne sont pas évidents d'utilisation pour ces personnes pas forcément à l'aise avec un ordinateur. "Au total, un peu plus de 6 500 personnes ont été contactées. La grande majorité ont pris rendez-vous avec l'aide de l'opérateur, ou avaient déjà fait la démarche avec un proche", résume Stéphanie Parigino. "Nous devons maintenant toucher les personnes très isolées, et éloignées des parcours de soins. A la CPAM, nous sommes en train de nous coordonner avec les structures associatives, les foyers d'hébergement, les CCAS, pour aller à la rencontre de ces personnes-là."
Vacciner à domicile
Des actions de sensibilisation devraient débuter cette semaine du 31 mai. Autre solution, l'unique pour le docteur Pierre Bidaut afin de protéger les plus fragiles, dans l'incapacité de se déplacer : la vaccination à domicile. Ce dernier la pratique déjà, avec quelques confrères et consœurs, dans le giennois. "Mais au compte-gouttes", précise-t-il, "car cela demande beaucoup d'organisation, et on manque de bras."
On ne peut pas être au four et au moulin, les centres de vaccination fonctionnent essentiellement avec des professionnels de santé libéraux, ils dégagent déjà du temps en plus de leur activité actuelle pour cela
Et puis, pour rappel, les vaccins ne sont pas conditionnés en monodose. Pour ne pas en gaspiller, et conserver les fioles aux températures demandées, il faut donc regrouper les patients sur une seule et même journée. Des contraintes lourdes qui feront que la vaccination au domicile restera minoritaire par rapport à la vaccination au cabinet médical, en pharmacie ou dans les centres dédiés.