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Daniel, ancien reporter russe installé en Isère : "Je croyais vraiment que je faisais du bon journalisme"
Daniel est chez les compagnons d'Emmaüs à Sassenage (Isère) depuis presque deux mois. Mais avant, il a été longtemps journaliste en Russie, son pays d'origine, d''abord à la radio puis pour l'agence de presse Sputnik, qu'il appelle "agence de propagande". Il regrette ce qu'a pu devenir sa carrière.

" Avec le temps, les choses s'empiraient et s'empiraient", raconte Daniel. Russe et ancien journaliste, il a pourtant longtemps cru en ce qu'il faisait. "Je croyais vraiment que je faisais du bon journalisme mais malheureusement, j'ai vraiment dépensé beaucoup de temps à ne pas vraiment comprendre ce qu'il se passait". Daniel travaille d'abord à la radio, "Radio Russie", puis est embauché dans l'agence de presse russe Sputnik, pendant un an et demi. Une agence qu'il appelle "agence de propagande russe" : "C'est à ce moment-là que j'ai commencé peut-être à me décevoir un peu, en voyant comme les choses se passaient".
"Ma famille me manque mais pas mon pays"
Daniel décide alors de quitter son pays d'origine et de s'installer en Isère, à Sassenage, comme compagnon chez Emmaüs. Un endroit qu'il a découvert grâce à un ami, il y a quelques années, et auquel il est venu rendre visite quelques temps. Aujourd'hui, il n'a aucun regret. "La seule chose dont je m'ennuie, ce sont mes parents, ma famille, c'est ça qui me rend triste un peu. Par contre, le pays, surtout vu la situation qu'on observe, non". Daniel espère désormais devenir "un français à part entière" et ne pense pas retourner en Russie tant que la guerre continuera en Ukraine.
Malheureusement, j'ai dépensé du temps à ne pas vraiment comprendre ce qu'il se passait
De la propagande
Quand il parle de son métier de journaliste, Daniel évoque "des erreurs". Surtout à l'époque où il travaille donc pour l'agence Sputnik, "le centre de la propagande" selon lu. Rien à voir avec ses débuts assure-t-il : "Quand j'ai commencé ma carrière de journaliste en 1998, c'était quand même autre chose, on avait accès par exemple aux agences de presse internationales. Même si on écrivait un peu autrement, je vous le dis franchement, on écrivait un peu autrement".
Quand j'ai commencé ma carrière, c'était autre chose, on avait accès par exemple aux agences de presse internationales
Il se rappelle notamment d'un article qu'il a écrit, déjà sur l'Ukraine à l'époque. "Une journaliste, ça m'a frappé, me dit 'est-ce que tu crois vraiment qu'il n'y avait pas de troupes russes sur le territoire de Crimée quand la Crimée a été rattachée à la Russie ?'", raconte-t-il, "parce que, nous, on était en train d'écrire autre chose, qu'il n'y avait pas de troupes russes en Ukraine, que la Crimée a été rattachée à la suite d'un référendum, on écrivait ça".
Aujourd'hui, Daniel est éloigné de tout ça et ne cautionne donc pas du tout la guerre en Ukraine, il ne fait plus du tout confiance à ce que disent les médias russes. Il est d'ailleurs proche d'un autre compagnon d'Emmaüs, ukrainien lui, un des seuls avec qui il peut parler russe explique-t-il.
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