Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Dans la vallée du Barétous, élus, médecins et gendarmes prennent à bras le corps l'alcoolisation des jeunes

Par

Les élus des cinq communes organisent une réunion publique ce vendredi soir à Arette, pour parler de la consommation d'alcool et de drogues des jeunes de 14 à 17 ans. Le phénomène touche tous les territoires, mais n'épargne pas la vallée.

Les élus du Barétous organisent une réunion publique sur l'alcoolisation et la prise de drogues par les adolescents de la vallée. Les élus du Barétous organisent une réunion publique sur l'alcoolisation et la prise de drogues par les adolescents de la vallée.
Les élus du Barétous organisent une réunion publique sur l'alcoolisation et la prise de drogues par les adolescents de la vallée. © Maxppp - Pierre Heckler

Une réunion publique pour parler de l'alcoolisation et de la prise de drogues chez les jeunes de 14 à 17 ans environ, est organisée ce vendredi à 18h30 à la salle Roncal d'Arette. Les élus des cinq communes du Barétous y seront accompagnés de médecins généralistes de la vallée, de gendarmes, du président de l'association Béarn Addictions et du principal du collège d'Arette. Les parents et adolescents sont conviés à y participer pour échanger autour de cette préoccupation. 

Publicité
Logo France Bleu

On ose mettre ce problème sur la table pour tenter de répondre à ce mal-être de notre jeunesse, que l'on peut comprendre dans ce contexte de Covid où la plupart des animations et fêtes de villages ont été annulées.                          
Pierre Casabonne, maire d'Arette.

"J'ai d'abord été alerté cet été après plusieurs vols de panneaux et des dégradations de jardinières pendant des soirées arrosées sur la commune", indique le maire d'Arette, Pierre Casabonne. Il en a ensuite discuté avec le principal du collège et des médecins généralistes qui "constataient que certains ados se sentaient mal. Des parents sont ensuite venus me voir pour me dire qu'ils s'inquiétaient parce qu'ils s'étaient rendu compte que leur enfant consommait du cannabis, par exemple". Il a donc décidé de s'intéresser au phénomène, qui "n'épargne donc pas le monde rural" selon lui. _"Si jamais il arrive un drame, on pourra au moins se dire qu'on n'est pas restés sans rien faire. On ose mettre ce problème sur la table pour tenter de répondre à ce mal-être de notre jeunesse, que l'on peut comprendre dans ce contexte de Covid où la plupart des animations et fêtes de villages ont été annulées" _

Des médecins généralistes consultés par les parents

Il ne souhaite "mettre l'anathème sur personne, mais au moins écouter les parents". Des parents qui, pour certains, ont consulté la Dr Christine Harguindeguy-Garat, à Arette. "Certains sont venus me voir avec ou sans leur ado. Un de mes patients a été contrôlé positif et a perdu son permis de conduire récemment... C'est perturbant parce que l'on se rend compte que cela a des répercussions sur leur vie", regrette-t-elle. Elle sera présente à la réunion, "non pas pour donner un cours sur l'alcool et la drogue, mais essayer de tendre des perches et créer du lien entre adultes et jeunes, pour trouver une solution". 

Elle ne "sait pas si les jeunes d'aujourd'hui boivent plus que les générations antérieures, parce qu'elles buvaient déjà beaucoup. Mais les modes de consommation ont changé. On est dans une alcoolisation et une prise de produits plus massive". Une chose est sûre, avant 24-25 ans, "le cerveau est encore en construction et les drogues et alcool peuvent l'altérer." Et puis, "comme pour le tabac, plus on commence tôt, plus l'appétence pour la substance s'installe et, on le sait, certains y compris à Arette se retrouvent à en consommer quotidiennement"

Une réunion sans les jeunes en question ? 

Le maire de la commune, Pierre Casabonne, ne "pense pas que les jeunes en question seront présents à cette réunion. Et quand bien même ils viendraient... oseraient-ils parler devant les gendarmes et les adultes ?" Les élus n'excluent pas de renouveler ce moment d'échange si besoin, pour accompagner au mieux les jeunes de la vallée. 

Au comité des fêtes d'Arette, Florian, 23 ans, trouve l'initiative intéressante même s'il doute que ce type de réunion, en public, permette aux jeunes de s'exprimer. "Il aurait peut-être fallu d'abord privatiser la chose. Je ne pense pas qu'ils répondent à l'appel. Peut-être que certains ont des problèmes personnels et besoin de se réfugier dans quelque chose et_je ne sais pas si le fait de voir des gendarmes, des élus, passer l'annonce de la réunion dans les médias va les aider ou, au contraire, les braquer."_ Selon Florian, _"il y a toujours eu cette découverte de l'alcool voire d'autre chose à un certain âge. C'est un passage de la vie. Je ne trouve pas que ce soit plus le cas aujourd'hui qu'avant__". _

Publicité
Logo France Bleu