Dans le Pays d'Auge, un centre de santé avec des médecins salariés ouvre ses portes
C'est une première dans le Calvados. Un centre de santé employant deux médecins salariés par la communauté de communes de Lisieux a ouvert mardi 23 février à Cambremer. Une réponse aux difficultés pour attirer des médecins sur le territoire.
On voit l'émotion dans les yeux de Marie-Charlotte, 36 ans, qui sort du tout nouveau centre de santé, son carnet de santé à la main : "Jusqu'ici, je devais aller dans l'Eure pour aller chez le médecin, ça faisait une heure de route", dit-elle. Un an et demi qu'elle n'avait plus de médecin traitant. Désormais, elle en aura un - et à quinze minutes de chez elle.
Le premier dans le Calvados
Le centre de santé a ouvert mardi 23 février à Cambremer, 1350 habitants, avec les premiers rendez-vous de patients. La différence avec une "maison" ou un "pôle" de santé ? Les deux médecins du centre ne sont pas des médecins libéraux. Ils sont salariés par la communauté de communes de Lisieux, une première dans le Calvados. Des expérimentations sont déjà en cours à Cherbourg (Manche), et Alençon (Orne).
Mon ex-mari l'a fait, il faisait 7h30-21h tous les jours. Avec le salariat, je finis à 18h30 et je n'ai pas à gérer toutes les charges du cabinet
La maire de Cambremer, Sylvie Feremans, cherchait de nouveaux médecins depuis des années : "On a deux médecins qui sont partis en retraite en fin d'année dernière sur le secteur, et il reste un médecin à Cambremer mais qui commence à préparer sa retraite", explique-t-elle. Et le salariat attire. Viriginie Boivin, par exemple. Cette médecin de 54 ans, déjà employée à l'hôpital de Lisieux, voulait un poste de médecine de ville, mais sans les horaires très lourds d'un cabinet libéral : "Mon ex-mari l'a fait, il faisait 7h30-21h tous les jours. Avec le salariat, je finis à 18h30 et je n'ai pas à gérer toutes les charges du cabinet", explique-t-elle.
10.000 personnes sans médecin traitant autour de Lisieux
C'est la communauté de communes qui gère l'emploi, la paie et les charges pour l'emploi des secrétaires, le matériel, etc. "On a la tête plus libre", explique la docteure : "On peut se concentrer sur les patients". Elle assurera une journée de consultations par semaine, les autres jours étant assurés par un autre médecin du centre, samedi matin compris. Les rendez-vous sont déjà bouclés pour trois semaines. Deux médecins, c'est bien, mais ça ne suffira pas pour résorber les 10.000 patients qui n'ont pas de médecin traitant dans le secteur de Lisieux.