Début de la trêve hivernale : des expulsions en hausse l'an dernier en Indre-et-Loire
Au niveau national, les expulsions locatives ont subi une hausse l'an dernier. C'est encore plus flagrant quand on regarde sur les dix dernières années. Une triste tendance qui se retrouve aussi chez nous, en Indre-et-Loire.
La trêve hivernale a débuté ce vendredi pour cinq mois. Jusqu'au 31 mars, les locataires ne pourront donc pas être expulsés de leur logement, sauf exception. L'an dernier, ces expulsions ont littéralement explosé, près de 16 000 ménages l'ont subi au niveau national, c'est +41% depuis 10 ans, +152% depuis près de 20 ans. Une forte hausse que l'on constate aussi chez nous en Touraine. En 2018, on a ainsi compté 127 expulsions, dont les 2/3 chez les bailleurs sociaux. Contre une soixantaine il y a 10 ans.
La baisse des APL, facteur de hausse des expulsions
Une grosse augmentation qui peut s'expliquer pour Olivier Giraud, de la CNL, la Confédération nationale du logement en Indre-et-Loire, une association de défense des locataires. "On le voit comme étant la conséquence du projet de loi finances 2017, avec la mesure de baisse de 5 euros des APL qui ont privé au total les locataires de France de 900 millions d'euros de ressources. _Les gens les plus en difficulté sont ceux qui sont les plus dépendants des aides au logement, et donc ces 5 euros qui peuvent paraître insignifiants constituaient une part importante de leurs revenus_. Ils ne sont pas seuls responsables de l'expulsion, mais ils ont concouru à la dégradation du niveau de ressources des ménages. Ceux-ci ont eu une charge de logement par rapport à leurs revenus qui a explosé, et ils se sont retrouvés dans l'incapacité de faire face".