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Démantèlement du camp de roms de Celleneuve, Montpellier choisit la méthode douce
Le bidonville de Celleneuve à Montpellier sera détruit dans quelques jours. Son démantèlement est programmé après le déplacement de 165 personnes vers le village de transition situé à la Céreirède, sous l'A709 près de Lattes.

"C'est super d'aller là-bas car ici, il y a la misère partout, il y a des souris la nuit et des microbes sur les mains. Et ça me gêne". Elena est en CE2 et changer d'école ne la perturbe pas. C'est le prix à payer pour pouvoir vivre dans un logement digne. Elle fait partie, avec sa maman, ses frères et sœurs, des premières familles arrivées dans le village de transition mis en place par la mairie de Montpellier et la préfecture de l'Hérault.
Des familles impatientes de vivre dignement
La famille vivait jusque là dans le bidonville de Celleneuve. Un bidonville qui va être détruit, après 10 ans d'existence, "10 ans que les familles vivent dans des logements indignes, selon Michaël Delafosse, maire de Montpellier_, nous sommes la cinquième puissance économique du monde, le bidonville et le squat ne peuvent pas être la norme de l'habitat"._
Le déplacement des Roms de ce camp a commencé ce lundi et se poursuit jusqu'à mercredi. 165 personnes dont 92 adultes et 73 mineurs, issues de 55 familles s'installent dans le village de transition de la Rauze près de la Céreirède sur la commune de Lattes, sous l'autoroute A709.
Quelques 116 logements sous forme de bungalow accueillent des personnes seules ou des familles dans des modules de 15 à 60 mètres carrés. Ce dispositif est prévu pour deux ans maximum, le temps qu'elles trouvent un logement pérenne. Elles devront payer 10% de leur revenu pour cet habitation provisoire. Certaines travaillent dans les chantiers BTP à proximité, d'autres font des ménages.
Des règles très strictes dans le village de transition
Les règles dans le village de transition sont strictes, elles ont été élaborées avec les habitants eux-mêmes. Pas de personnes extérieures, pas de véhicules, exclusion en cas de perturbations. "Il faut imaginer cela comme une résidence, ils ont droit au calme donc on fait attention à qui rentre, qui sort, que la vie sur le site se passe bien plutôt que, comme c'était dans le bidonville, la loi du plus fort, explique Christophe Cavard, directeur de l'association Coallia qui gère le déménagement et le nouveau lieu de vie de ces familles en collaboration avec l'association 2ChosesLune, c'est une énorme chance pour eux mais ils étaient vraiment très demandeurs, le mot qui revient le plus c'est : enfin." Quatre personnes surveilleront 24 heures sur 24 les lieux avec l'appui de caméra de vidéoprotection.
Obligation de scolariser les enfants
L'une des règles c'est aussi l'obligation de scolariser les enfants sous peine de ne pas toucher d'aides sociales. Pour Sarah El Ouanzi, de l'association 2ChosesLune, cette scolarisation est essentielle d'autant plus que, dans le bidonville, "pendant toute la période hivernale, les enfants vont peu à l'école parce qu'ils ne dorment pas la nuit à cause du froid et de l'eau qui s'infiltre dans les baraquements lorsqu'il pleut. Vivre dans un logement digne va les aider à stabiliser les enfants".
"Ici, il n'y a pas de rats, et puis, il y a l'eau et l'électricité, des douches et on peut laver le linge."
Pour Alina, cette dignité retrouvée est précieuse pour ses enfants_, "ici, il n'y a pas de rats, et puis, il y a l'eau et l'électricité, des douches et on peut laver le linge. Je vais pouvoir aller travailler l'esprit tranquille. Je fais du repassage"._
Un carré de terre a été réservé pour faire un jardin potager. Ce sera un atelier ludique en plus d'autres activités plus essentielles comme l'apprentissage du français. Car l'idée est d'accompagner ces familles vers plus d'autonomie dans leurs vies. D'où un accompagnement très poussé réalisé sur place par des travailleurs sociaux à raison de douze équivalents temps plein. Il est question également de les diriger vers des formations en partenariat avec la Mission Locale et Pôle Emploi.
Un dispositif qui durera deux ans, pas un jour de plus insiste Thierry Laurent, le secrétaire général de la préfecture de l'Hérault qui met trois millions d'euros sur la table : "Il ne faut pas qu'on rentre dans un mécanisme qui serait d'une trop longue durée, c'est aussi un moyen de mobiliser les bénéficiaires en leur disant, vous avez deux ans, c'est une chance mais saisissez-là, on va vous aider mais il y a toute une partie du chemin qu'il vous revient de faire."
Le bidonville de Celleneuve sera ensuite détruit. Le maire de Montpellier envisage de construire une école sur le site lorsqu'il sera libéré.
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