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Derniers achats dans les commerces d'Évreux avant le reconfinement et la fermeture

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Le confinement entre en vigueur ce vendredi et seuls les commerces essentiels peuvent maintenir leur activité. Dans le centre-ville d’Évreux, les clients ont profité du dernier jour d'ouverture pour faire des emplettes et soutenir le commerce de proximité.

Margaux, étudiante dans une université francilienne, est venue exprès chez Gibert faire le plein de livres, pour les études et pour le plaisir Margaux, étudiante dans une université francilienne, est venue exprès chez Gibert faire le plein de livres, pour les études et pour le plaisir
Margaux, étudiante dans une université francilienne, est venue exprès chez Gibert faire le plein de livres, pour les études et pour le plaisir © Radio France - Laurent Philippot

"L’essentiel des établissements recevant du public seront fermés" a confirmé le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence de presse jeudi 29 octobre. Pour anticiper la fermeture des commerces "non indispensables", les Ébroïciens se sont pressés dans les commerces avant la fermeture de ce vendredi. Dans les allées de la librairie Gibert, beaucoup de monde, notamment dans la matinée : "C'est plutôt réjouissant, les gens sont venus faire un plein, on a vendu énormément de littérature" explique Annick, la responsable du rayon. Margaux, étudiante en histoire, sort avec une pile de livres "parce qu'à l'université, c'est compliqué étant donné qu'on n'a pas cours en fac, il faut tout faire de chez nous" dit-elle pour expliquer ses achats qui n'étaient pas prévus

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Un peu d'attente chez Gibert pour pouvoir régler ses achats en caisse
Un peu d'attente chez Gibert pour pouvoir régler ses achats en caisse © Radio France - Laurent Philippot

Des stocks, c'est aussi ce qu'a fait Philippe qui règle huit bandes dessinées chez BD Lib au lieu de deux ou trois en temps normal : "Là, c'est exceptionnel pour le magasin et pour avoir des choses à lire dans les semaines à venir". Même constat chez Indigo Jeans, le magasin de vêtements qui brade tout à moins 40%. "Aujourd’hui, ça n’arrête pas. Ce matin, dès l'ouverture, on avait des clients devant la porte" explique François, le vendeur. 

Pas le temps de chomer pour François, le vendeur d'Indigo Jeans
Pas le temps de chomer pour François, le vendeur d'Indigo Jeans © Radio France - Laurent Philippot

Des rabais qui font la joie d'Anne : "Chez Devred, il font 50%, j'ai pris trois pulls" explique la quadragénaire qui vient de pousser la porte d'Indigo, "la carte bleue n'est pas toujours d'accord, on fait comme si on n'avait rien dépensé surtout en rentrant à la maison avec le mari" rigole-t-elle. Quelques rues plus loin, Nelly, s'appuyant sur sa canne, sort sa liste chez le marchand de jouets Jakadi "pour six petits-enfants" explique la mamie qui s'est fixée un budget de trente euros pour chacun d'eux. Avec Sandrine, qui l'accompagne, elle hésite entre deux camions. La jeune accompagnatrice est inquiète pour l'avenir des commerçants : "Le plus terrible dans cette histoire, c'est les petits commerçants, il y en a plus qui vont s'écrouler et qui ne se relèveront pas" assène-t-elle. 

Dans son magasin Jacadi, Mylène conseille Nelly et Sandrine pour leurs achats de jouets
Dans son magasin Jacadi, Mylène conseille Nelly et Sandrine pour leurs achats de jouets © Radio France - Laurent Philippot
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Entre incompréhension et colère

Dans sa boutique d'articles de cuisine Cuisine et Vous, Nathalie s'interroge. Son magasin peut-il rester ouvert ? Elle le croit et sort son extrait KBIS du tribunal de commerce : "C'est pour vérifier que j'ai bien le droit de vendre le peu de produits alimentaires que je vends, visiblement oui" se rassure-t-elle car elle vend des épices et des préparations culinaires pour les végétariens que les clients ne trouveront pas dans les grandes surfaces. 

Nathalie dans sa boutique Cuisine et vous, devant le rayon qui devrait lui permettre de rester ouvert
Nathalie dans sa boutique Cuisine et vous, devant le rayon qui devrait lui permettre de rester ouvert © Radio France - Laurent Philippot

Chez Jean Fizz, la boutique voisine, Alexandra n'a pas cette chance. Son magasin doit fermer "alors qu'à Carrefour, sur la zone, ils vont continuer à vendre des vêtements" s'emporte la jeune femme qui s'est lancée il y a un an. "En un an, j'ai été fermée trois mois" se désole-t-elle. Et le confinement l'oblige à renvoyer chez lui Alexis, son stagiaire près seulement trois jours de stage. Le jeune homme fait contre mauvaise fortune bon cœur."Ça me dégoûte un peu ce confinement, mais j'en ai appris un peu avec ma patronne et ça, c'est super !" constate Alexis qui avait galérer pour trouver ce stage dans la vente. 

Alexandra de Jean Fizz, avec Alexis, dont le stage s'est terminé au bout de trois jours
Alexandra de Jean Fizz, avec Alexis, dont le stage s'est terminé au bout de trois jours © Radio France - Laurent Philippot

Mylène, propriétaire de trois magasins de jouets dans l'Eure, dont Jakadi à Évreux, est excédée et en colère. Alors que les fêtes de fin d'année approchent "c'est déloyal, il n'y a pas d'équité, c'est inadmissible, c'est vraiment catastrophique" déclare-t-elle, les yeux embués. La période de fin d'année est importante pour son activité, tout comme pour Didier de BD Lib : "Novembre et décembre, ça peut représenter un tiers, voire plus d'un chiffre d'affaires annuel" explique le libraire alors que le Prix Goncourt doit sortir la semaine prochaine. 

Chez BD Lib, Didier continuera la livraison et le "click and collect" qu'il avait mis en place lors du premier confinement
Chez BD Lib, Didier continuera la livraison et le "click and collect" qu'il avait mis en place lors du premier confinement © Radio France - Laurent Philippot

Seul espoir pour tous ces commerçants, un assouplissement des conditions de fermeture. Un premier bilan doit être fait par le Gouvernement dans deux semaines. 

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