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Les derniers occupants de l'immeuble Sorano à Saint-Étienne-du-Rouvray évacués
L'immeuble Sorano à Saint-Étienne-du-Rouvray a été évacué lundi 23 septembre 2019. Le bâtiment, devenu inhabitable, accueillait 77 familles locataires ou propriétaires occupants mais aussi des squatteurs et des familles sans papiers. Certaines se retrouvent sans toit.

L'immeuble Sorano à Saint-Étienne-du-Rouvray est désormais vide. Les derniers occupants ont été évacués ce lundi matin, vers 6 heures. Cette longue barre d'immeuble d'une centaine de logements a été construite dans les années 1960 et s'est fortement dégradée au fil du temps. Le 5 septembre dernier, le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Joachim Moyse, a pris un arrêté d'évacuation immédiate en raison d'un danger grave pour la sécurité des habitants.
Des solutions de relogement ont été proposées aux locataires et propriétaires occupants. Mais l'immeuble abritait aussi des squatteurs et des familles sans papiers. Une mère et ses trois filles, notamment, se trouvaient encore dans l'immeuble ce lundi matin. L'évacuation s'est déroulée dans le calme mais les a impressionnées. "Quand j'ai vu les forces de police, le monde qu'il y avait, on avait l'impression que c'était la mafia ou la guerre. J'ai eu peur", raconte Nadia. Cette maman savait que l'évacuation aurait lieu le lundi matin mais elle n'a pas trouvé d'autre toit : "Si j'avais trouvé où aller, je n'aurais pas laissé mes enfants voir ça parce qu'ils ont eu peur, ils pleuraient. Mais je n'ai pas eu le choix."
"Humainement, je ne vois pas comment on peut laisser des gens à la rue, c'est absolument aberrant" - Françoise Grün de la Confédération syndicale des familles
Avec ses trois filles de 12, 10 et 4 ans, elle a été accueillie dans une salle mise à disposition par la Ville. Neuf autres familles l'ont rejointe dans la matinée. Elles aussi logeaient à Sorano jusqu'à il y a quelques jours mais étaient parvenues à trouver une solution de relogement pour la nuit de dimanche à lundi, pour éviter de vivre l'évacuation par la police. Mais ce n'était pas des solutions pérennes et elles aussi se retrouvent désormais sans logement.
Une situation que dénoncent plusieurs associations - Réseau éducation sans frontière, l'Association de prévention individuelle et collective, le Droit au logement ou encore la Confédération syndicale des familles. "L'immeuble Sorano n'était pas du tout idéal mais au moins ces familles avaient un toit", explique Françoise Grün de la Confédération syndicale des familles.
Les associations auraient aimé que des solutions de relogement soient aussi prévues pour ces familles. Françoise Grün fait appel au droit au logement, "normalement chaque citoyen a le droit d'avoir un toit au-dessus de sa tête", et puis "humainement, je ne vois pas comment on peut laisser des gens à la rue, c'est absolument aberrant".
La mairie et les associations se sont décarcassées toute la journée pour trouver des lieux où les accueillir pour la nuit. Certaines familles vont pouvoir intégrer un appartement dès ce lundi soir et pour quelques jours. Pour les autres, le maire s'y engage, "ce sera au minimum des nuits à l'hôtels car on ne peut pas avoir des gens dehors la nuit. Ce n'est pas possible".
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