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Des gardes du parc du Mercantour opposés aux tirs d'effarouchement du loup

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Huit représentants du personnel au comité technique du parc national du Mercantour viennent de démissionner. Ils protestent contre l'autorisation donnée aux éleveurs de procéder, durant un mois, à des tirs de pétards pour éloigner les loups en plein cœur du Mercantour.

Des Loups du parc animalier ALPHA, situé dans le massif du Mercantour -illustration
Des Loups du parc animalier ALPHA, situé dans le massif du Mercantour -illustration © Maxppp - IP3 PRESS/MAXPPP

C'est une "hérésie", du "jamais vu" selon les représentants du personnel du parc national du Mercantour : l'autorisation donnée aux éleveurs, du 15 octobre au 15 novembre de procéder à des tirs de pétards pour effaroucher les loups. Les huit représentants au comité technique du parc viennent donc de démissionner en bloc. 

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"Le geste est fort mais pour nous la menace est forte"

Thomas Lebard est l'un des représentants du personnel au comité technique du Parc, il explique qu'en 40 ans d'existence c'est la première fois que l'ensemble des représentants démissionnent "mais le geste se doit d'être fort, la menace est forte. On veut éviter que cette autorisation soit la première pierre à l'autorisation généralisée de tirs au cœur du parc".  Pour Thomas Lebard, ces tirs "dans une zone protégée sont inutiles", il rappelle qu'il n'y a plus de troupeaux dans les alpages fin octobre. 

L'esprit du parc naturel remis en cause

De plus, ces tirs vont avoir un impact sur les autres espèces, selon Thomas lebard : "Quand vous êtes à la Madone de Fenestre au milieu des chamois qui se laissent approcher à 10 mètres, si vous tirez des pétards, les animaux qui vont se répartir autrement, ne vont plus se laisser approcher, c'est plus l'esprit du parc naturel qui est remis en cause". 

L' autorisation donnée aux éleveurs d'utiliser des pétards de gros calibres pour effaroucher les loups dans la zone centrale du parc a été donnée par le directeur du parc, à la demande du préfet, jusqu'au 15 novembre. L'association de défense des grands prédateurs Férus a également dénoncé cette mesure : "Le loup est une espèce protégée. La perturbation intentionnelle de cette espèce est interdite, sauf dérogations qui ne s’appliquent certainement pas dans les zones-cœur des parcs nationaux." 

La préfecture assure de son côté que ces opérations d'effarouchement ont pour but, dans une zone où les tirs létaux sont prohibés et où les troupeaux sont victimes d'une prédation très importante, de contraindre le loup à aller chasser ailleurs et d'éviter de dénaturer l'essence même du pastoralisme dans la région. 

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