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Des adultes illettrés de Poitiers racontent comment ils se débrouillent au quotidien

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Comment faire ses courses, se déplacer, comprendre un texto ou rédiger un CV quand on ne sait ni lire, ni écrire? Des adultes illettrés de Poitiers se confient sur leur quotidien, entre débrouilles et stratégies de contournement.

Ces adultes ne savent ni lire ni écrire (illustration).
Ces adultes ne savent ni lire ni écrire (illustration). © Maxppp - Maxppp

Ils ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Et pourtant, ils vivent à Poitiers et doivent comme tout le monde se déplacer, faire des courses, aller à des rendez-vous, répondre à des textos ou effectuer des démarches administratives. Ce quotidien qui nous paraît simple est pour ces adultes une succession d'épreuves et de stratégies pour contourner cet illettrisme : Issah, Dimitri et Awah ont accepté de se confier sur cette débrouille quotidienne.

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Je regarde les pubs à la télé pour faire mes courses" - Dimitri, venu d'un village du Gabon sans école

Pour ses courses par exemple, Dimitri, 30 ans, regarde et écoute les publicités à la télévision, pour comparer ensuite le produit avec ceux des rayons : il est ainsi sûr d'acheter de la lessive et non pas une boisson ou un autre produit ménager.

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Pour lire un texto ou un message, Issah utilise la reconnaissance vocale et les services "traduction" des moteurs de recherche : "tu copies tout le texte et tu le mets sur Google et il te lit le texte à l'oral" explique-t-il.

Pour aller à un rendez-vous, Dimitri demande au chauffeur de bus de lui indiquer l'arrêt et la rue. Il compare alors les formes des lettres entre les plaques de rue et l'adresse qu'on lui a indiqué. Mais le plus compliqué à gérer pour Issa, c'est l'administratif, lire des courriers et rédiger des CV.

Une lacune fatigante 

La plupart du temps, ces adultes demandent aux personnes autour d'eux : les passants, les salariés des supermarchés, les chauffeurs de bus, mais pour Awah, "c'est tout le temps gênant d'être illettré, et c'est fatigant".

Ils ont donc tous les trois décidé d'apprendre la lecture et l'écriture avec l'association de lutte contre l'illettrisme de la Vienne (ALSIV), qui les accompagne aussi dans toutes leurs démarches. "Il y a des personnes qui, au début, n'arrivent pas à écrire leur propre prénom, souligne Sylvie Petitbout, formatrice. On doit leur redonner confiance et qu'au final, ils puissent se débrouiller tout seul".

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