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Policiers et jeunes des quartiers d'Avignon, tous en selle pour renouer le dialogue
Ce mercredi, des policiers du Vaucluse ont initié les enfants de trois centres sociaux d'Avignon à l'équitation. Le but était d'améliorer les relations, parfois conflictuelles, entre jeunes et forces de l'ordre.

Apprendre à seller un cheval, mettre ses étriers, faire un parcours d'obstacles... Devant des dizaines d'enfants venus de trois centres sociaux d'Avignon (la Croix des oiseaux, Saint Chamand et la Grande d'Orel), elle s'improvise monitrice d'équitation. Mais dans la vraie vie, Véronique Jeannin est brigadier au commissariat d'Orange, notamment en charge de la police de sécurité du quotidien : "Les jeunes sont arrivés évidemment plein d'a priori, mais nous aussi on en a des a priori. Finalement, on apprend à se connaître. La parole s'est un peu débloquée, on commence à s'attacher à eux. On en profite pour leur parler de certains aspects de notre profession, ils nous posent des questions, et surtout on leur explique qu'il n'y a pas que le côté répressif."
"Mon frère m'a dit "si tu deviens policière je te tue !" - Sabrina, 14 ans
La route est longue, parce que l'image des policiers n'est pas toujours très rose chez les jeunes. Sabrina a 14 ans et habite le quartier de Saint Chamand : "Moi aussi au début je voulais être policière, mais mon frère m'a dit "si tu deviens policière je te tue !" Parce qu'ils sont pas gentils, parce qu'ils sont malins."
Lutter contre les préjugés, des deux côtés
C'est cette mauvaise image que veut changer Benjamin Planta, gardien de la paix à Avignon : "Les gens ne nous aiment pas. Les jeunes des quartiers pensent qu'on n'est là que pour taper, d'ailleurs Sabrina vient de hocher la tête (rires). On veut leur montrer que nous sommes humains aussi, qu'on peut s'amuser avec eux et pour eux."
D'abord à Paris, puis à Avignon, il a déjà subi des violences dans l'exercice de son métier, "par exemple sur un feu de poubelle, des gens qu'on interpelle se rebellent et nous frappent. Forcément on emploie une force proportionnée pour se défendre." En général, "pas quotidiennement", lui et ses collègues subissent des insultes verbales : "on a déjà eu des cailloux mais c'est assez rare". Il espère que ce genre de journée permettra de renouer le dialogue.
La situation est complexe, parce qu'il existe des préjugés des deux côtés, y compris chez les policiers. D'où l'intérêt de monter à cheval tous ensemble pour Léa, animatrice au centre social Saint Chamand : "Ce sont des jeunes qui demandent à sortir de cette image de jeunes de quartiers, de jeunes violents, ça leur apprend beaucoup de choses".
Lila descend de cheval, elle vient de finir le parcours, et elle est ravie : "C'est bien parce que [les policiers] sont gentils ! On dirait qu'ils ne sont pas dans leur métier, comme s'ils étaient des personnes comme tout le monde, sans trop de lois etc."
Ce n'est pas la première fois que les policiers organisent ce genre de journée. Plusieurs jeunes, dont Lila, ont déjà fait une grande balade à cheval avec eux en Camargue.
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