Des vandales empoisonnent des arbres centenaires dans l'Hérault
Plus de 100.000 euros ont été débloqués en 2020 dans l'Hérault par le Conseil départemental pour déraciner des arbres empoisonnés. Ces arbres, parfois centenaires, dérangeaient des voisins. Ce vandalisme est dénoncé par les élus qui réclament des poursuites.
Des milliers d'arbres sont empoisonnés chaque année en France et malheureusement l'Hérault n'échappe pas à ce triste phénomène. Plus d'une centaine d'arbres ont déjà été détruits depuis début 2020. Ces empoisonnement sont plus nombreux chaque année et progressent de manière exponentielle, précise Philippe Vidal. Le maire de Cazouls-lès-Béziers, qui préside la commission de gestion de plantation du Conseil départemental, se dit scandalisé par ce que l'on pourrait appeler ''la bêtise humaine''.
Des trous sont percés dans les troncs de ces arbres et un produit nocif, style Roundup, est injecté à l'intérieur. Les auteurs équipés de perceuse portative sans fil sont difficilement identifiables. Les arbres tombent malades plusieurs mois après l'injection. Impossible alors de les identifier sur les caméras de vidéosurveillance dans les communes équipées. Les images ne sont conservées que quelques mois.
Une trentaine de plaintes ont déjà été déposées depuis le début de l'année par le Conseil départemental. Le président du Département Kléber Mesquida a bien l'intention d'interpeller le préfet de l'Hérault afin qu'il saisisse les autorités judiciaires en raison des conséquences dangereuses de ces vandalismes.
Sept platanes centenaires empoisonnés à Faugères ces derniers jours
Un arbre empoisonnés devient fragile et par conséquent dangereux, avec un risque de chute. L'abattage devient alors indispensable. Un investissement non négligeable : 1.000 euros pour couper et déraciner un arbre.
"Les auteurs doivent être poursuivis." (Philippe Vidal)
Chaque année, de nombreux dossiers sont déposés par des particuliers auprès de cette commission afin d'enlever des arbres pouvant déranger. ''On enlève des arbres pour de bonnes raisons. On refuse de les enlever aussi pour de bonnes raisons'', ajoute Philippe Vidal
Les arbres empoisonnés situés uniquement en milieu urbain
Les raisons avancées par les particuliers sont diverses et pas forcément louables : des feuilles encombrantes au moment de l'automne, trop d'ombre dégagée l'été sur la piscine...
''C'est un manque de civisme et il n'y a rien de plus idiot''
''C'est tellement facile de s'en prendre à un arbre de cette manière-là, alors qu'il était là bien souvent avant l'installation d'un maison'' déplore Philippe Vidal.
"Dans deux cas sur trois, on s'aperçoit qu'il y a une exaction après un refus de la commission."
Une plainte est systématiquement déposée, mais sans aucun aboutissement faute de preuve, de temps et de moyens pour enquêter. C'était le cas en juillet après de nouveaux empoisonnements, cette fois à Faugéres Les contrevenants sont passibles d'une amende et d'une peine de prison.
Le maire Philippe Bouche est dépité. ''C'est grave ce qui vient de se passer. Je n'ai jamais vu un tel comportement''
''Les vandales ne réfléchissent pas aux conséquences'' déplore Philippe Bouche
Les vandales ne réfléchissent pas aux conséquences déplore Philippe Bouche
Les riverains ne comprennent pas qu'on puisse en arriver à détruire des arbres pour convenance personnelle
Reportage France Bleu Hérault / Stéfane pocher
La commission de gestion de plantation vient de recevoir le soutien de nombreux maires sinistrés qui déplorent ces actes. ''Tous les élus sont sensibles à cette question d'environnement. C'est notre patrimoine. Tout le monde est touché''.
"Il est temps d'agir"
La commission, composée d'élus, d'agents territoriaux et d'experts, étudie attentivement chaque dossier. ''Quand nous enlevons un arbre, il y a une vraie raison. On ne le fait pas de gaieté de cœur. Un arbre malade, un arbre situé au milieu d'un trottoir, empêchant le passage d'un fauteuil pour handicapé..."
Philippe Vidal s'est fixé comme objectif de planter davantage d'arbres qu'on en enlève.
"J'ai demandé à mes équipes de replanter des arbres là où ils avaient été empoisonnés. On replantera à chaque fois des arbres avec une pousse rapide, plus volumineux, pour qu'ils aient une reprise facile et efficace."
Depuis le début de l'année, plus de 100.000 euros ont été investis par le Conseil Départemental pour déraciner des arbres empoisonnés.