Deux Cagnoises refusent de retirer le drapeau français de leur balcon
Deux habitantes de Cagnes-sur-Mer refusent d'obéir au syndic de leur immeuble qui leur demande de retirer le drapeau français accroché à leur balcon depuis les attentats du 13 novembre. La raison ? Ils modifieraient l'aspect de la façade.

Arlette, 76 ans, et Anne-Marie, 72 ans, sont voisines. Elles vivent dans la résidence Merryland II, au Cros de Cagnes, à deux pas de la plage. Arlette est au troisième, Anne-Marie au quatrième. Toutes deux sont amies et quand_ _François Hollande a invité les Français à rendre hommage aux victimes du 13 novembre, elles n'ont pas hésité.
Comme beaucoup, elles ont installé un drapeau bleu blanc rouge à leur fenêtre - un pavillon pour être précis.
"C'est de la solidarité avec toutes ces personnes qui ont été tuées pour rien et ces personnes qui resteront blessés à vie." (Anne-Marie)
Et puis, c'est discret, nous assure Arlette : "C'est aussi joli qu'un bouquet de fleurs !"
Dans son salon, Arlette montre alors une lettre du syndic J&E Noailly datée du mercredi 3 février. Anne-Marie a reçu la même. Il leur est demandé de retirer le drapeau français de leur balcon, rappelant qu**'il est interdit de "modifier l'aspect" de la façade**. C'est le choc.
Arlette s'étonne d'ailleurs de la précision, "ce qui veut bien dire qu'il y a une antipathie profonde pour le drapeau français sinon ils auraient marqué drapeau tout court !"
"Ce n'est pas parce que deux mois sont passés à peine qu'il faut tout oublier !" (Anne-Marie)
Anne-Marie, fille et petite-fille de militaire, se dit révoltée : "Je suis française, ce sont nos couleurs, ma famille a été décimée en 1914 pour défendre notre liberté, et mon drapeau restera à sa place !"
Elle compare ce geste aux commémorations des deux guerre mondiales. "Ce n'est pas parce que deux mois sont passés qu'il faut tout oublier !" s'énerve-t-elle.
Lettres à l'Elysée et à Matignon
Ni une ni deux, Anne-Marie s'est précipitée à la mairie annexe du Cros de Cagnes, la lettre à la main. Là-bas, les fonctionnaires étaient outrés par le geste du syndic. La mairie va donc écrire à François Hollande pour l'interpeller sur cette question. Anne-Marie, elle, a déjà écrit au premier ministre Manuel Valls. Mais les deux dames sont optimistes, elles reçoivent de nombreux soutiens.
"Il était temps de revenir à la réalité et de se conformer au règlement de copropriété." (Eric Noailly, du syndic J&E Noailly)
De son côté, Eric Noailly, l'auteur de la lettre se défend: "Compte tenu des derniers événements nous avons été tolérants et leur avons laissé la possibilité de laisser pendre leur drapeau en façade. Il était temps de revenir à la réalité et de se conformer au règlement de copropriété." Et d'ajouter : "Vous pouvez regarder autour de vous et ne devriez pas voir beaucoup de drapeaux en façade".
En tout cas, ceux d'Arlette et d'Anne-Marie ne risquent pas de bouger.
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