Diabète chez l'enfant : un couple de Sarthois témoigne
Le diabète infantile reste largement méconnu. D'après l'association "Superdiab 72", plusieurs cas sont détectés chaque mois au Mans, parfois très tard. Amélie et Anthony ont appris in extremis la maladie de leur fille Emy. Ils alertent les autres parents.

Le diabète peut aussi concerner les enfants. Amélie et Anthony l'ont appris brutalement lorsque leur fille Emy, alors âgée de neuf mois, s'est retrouvée plongée dans le coma pendant deux jours à l'hôpital du Mans, après une détection tardive de sa maladie. A l'occasion de la journée mondiale du diabète, ce jeudi 14 novembre 2019, ce couple de Sarthois témoigne pour que les parents et les médecins soient plus réactifs.
Des symptômes proches de ceux de la gastro
Calmement, sans animosité, Anthony se souvient: "Le diabète d'Emy aurait pu être détecté plus tôt, dès le premier soir, lorsque nous sommes allés aux urgences de l'hôpital du Mans et que nous avons décrit ses symptômes. Notre fille buvait beaucoup d'eau, elle urinait très fréquemment. Rétrospectivement on sait que ce sont, avec la perte de poids, les premiers signes du diabète. On se souvient aussi qu'elle était irritable, très fatiguée. Mais chez un enfant de neuf mois, on peut penser à la croissance. Nous avons dû retourner aux urgences, quatre jours plus tard. Emy était très faible. Elle a été dans le coma pendant deux jours. C'est très difficile à avaler". Avec son épouse, Anthony regrette que les médecins n'aient pas effectué, dès le premier rendez-vous un test de glycémie qui aurait permis un diagnostic plus rapide de la maladie de sa fille âgée aujourd'hui de quatre ans.
Pas que les adultes
Toute la difficulté, reconnaît Amélie, la maman d'Emy, est que ce diabète peut être confondu avec un virus : "C'est une maladie perverse, cachée derrière des symptômes proches de ceux de la gastro-entérite." De plus, très souvent, le diabète reste considéré comme une affection touchant essentiellement les personnes dans la force de l'âge. "Lorsque les médecins nous ont dit que notre fille était atteinte de diabète, j'ai eu du mal à le croire", témoigne Amélie. "Pour moi, ce n'était pas possible, cette maladie ne concernait que les adultes". Dans les mois qui ont suivi le diagnostic, les parents d'Emy ont ressenti un sentiment de culpabilité : "On est tombé des nues. Nous avions l'impression que le ciel s'écrasait sur nous. Nous nous sommes demandés si on nous avions loupé quelque chose alors que, tout simplement, nous n'étions pas au courant".
Vivre le plus normalement possible
Aujourd'hui, trois ans après le diagnostic du diabète effectué en catastrophe, Emy est une petite fille qui va bien mais qui dont la santé doit être surveillée de manière très stricte. Son taux de glycémie est mesuré "quatre à six fois par jour et en tout état de cause avant chaque repas", expliquent ses parents. Souvent c'est Emy qui effectue son test, en se piquant elle-même le doigt pour récupérer une gouttelette de sang qui servira à l'analyse. S'il le faut, un médicament vient réguler son taux de glycémie. Malgré ces contraintes, Emy et ses parents essayent de vivre le plus normalement possible. "Notre fille fait notre admiration et notre fierté", témoignent Amélie et Anthony.