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Dijon : des "gilets jaunes" ont-ils été poussés sur la voie ferrée par la police ?
Des "gilets jaunes" ont adressé une lettre ouverte au préfet ce mardi. Ils estiment avoir été encerclés et "poussés en direction des voies de chemin de fer". Le syndicat Alliance Police dément.

"Les faits qui se sont déroulés samedi 6 avril sont de la plus extrême gravité". C'est avec ces termes qu'un groupe de gilets jaunes a interpellé ce mardi le Préfet de Côte-d'Or. Ils reprochent aux forces de l'ordre de les avoir "encerclés", puis "poussés en direction des voies de chemin de fer", lors de "l'acte XXI" à Dijon, devant le magasin Ikéa.
Une situation qui auraient pu s'avérer dramatique. "Un train est passé juste avant, un autre pendant et un autre juste après les faits", assurent les "gilets jaunes" dans leur lettre. Le tout dans une "visibilité nulle" et un air rendu "irrespirable" par les gaz lacrymogènes.
Nathalie, une manifestante qui s'est retrouvée sur les rails, explique être encore choquée par les événements. "J'ai été totalement sidérée. Une fois bloquée, l'adrénaline a pris le dessus et je me suis mis à fuir. Mais après coup on pense à ces personnes âgées, à mobilité réduite ou aux enfants... Je me reproche encore d'avoir fui sans protéger les autres".
Des photos pour appuyer leur témoignage
Les gilets jaunes ont souhaité appuyer leur témoignage avec des photographies prises au moment des faits. De mauvaise qualité, elles permettent cependant de distinguer des silhouettes au milieu des rails, dans un nuage de gaz :
Alliance-Police dément et parle d'un "mouvement de foule"
Interrogé sur le sujet, Stéphane Ragonneau, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale, dément les accusations et parle d'un mouvement créé par les manifestants eux-mêmes :
"Il n'y a eu aucune opération d'encerclement volontaire. Un groupe a défait volontairement une clôture pour emprunter la voie ferrée et contourner les forces de police. S'en est suivi un mouvement de foule. Et dans ce genre de situation, il suffit que des personnes se ruent vers une même entrée pour que tout le monde s'engouffre".
Selon le policier, il aurait été de toute façon impossible d'opérer volontairement une telle manœuvre. "La zone est immense, il n'y a pas 4.000 policiers pour encercler le lieu... On est dans un espace ouvert et large qui permettait à tout le monde de partir".
Moment de forte tension
Le journaliste de Radio France Alexandre Berthaud, qui couvrait l'événement pour France Bleu Bourgogne, n'a pas assisté directement à la scène mais se rappelle d'une situation très tendue :
"C'était une scène très confuse, il y avait beaucoup de lacrymogène. Pacifiste ou pas, tout le monde s'est retrouvé dans le nuage. J'ai d'ailleurs été forcé de quitter le cortège car je n'avais pas mon masque à gaz, je n'ai donc pas assisté à la suite. Mais c'était très tendu : c'est d'ailleurs à ce moment que certains manifestants ont commencé à casser des abris bus".
La préfecture ne souhaite pas répondre à une lettre anonyme
Contactée ce mercredi matin, la Préfecture indique ne pas souhaiter réagir à la lettre ouverte pour l'instant. "Nous ne donnons pas suite aux courriers quand ils sont anonymes, comme c'est le cas ici", explique-t-elle. Selon nos informations, une nouvelle lettre, signée cette fois-ci, devrait être adressée rapidement au Préfet.
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