"Du tapage nocturne" : des manifestants dénoncent le rassemblement de policiers à Rennes
Entre 300 et 500 personnes se sont rassemblées samedi 19 décembre esplanade de Gaulle à Rennes contre les "lois liberticides" du gouvernement. Certains étaient encore marqués par la manifestation de policiers devant le domicile de la maire Nathalie Appéré deux jours plus tôt.
'J'étais chez moi et c'était flippant, je me suis demandé ce qu'il se passait...". Justine était aux premières loges de la manifestation de policiers devant le domicile de la maire de Rennes Nathalie Appéré jeudi 17 décembre. La jeune Rennaise se mobilise contre la loi sécurité globale depuis la grande manifestation du 28 novembre.
C'est hallucinant qu'il y ait un clivage aussi important entre la population et la police
Cette fois, elle a rejoint le rassemblement organisé esplanade de Gaulle samedi 19 décembre contre "les lois liberticides" du gouvernement. Loi sécurité globale, le projet de loi sur les "principes républicains" mais également l'instauration du couvre-feu : les revendications étaient variées lors de ce manifestation à l'appel de nombreux syndicats, associations et partis politiques : Nous Toutes 35, NPA Rennes, France Insoumise, Solidaires 35, Extinction Rebellion, mais également le collectif Vérité et Justice pour Babacar.
Amel, elle, dit s'être habituée aux manifestations de policiers, notamment suite à l'interview d'Emmanuel Macron pour le média en ligne Brut. "La maire n'est pas la seule concernée. J'habite dans le centre-ville et toutes les semaines ils passent avec leur gyrophare et leur sirène... C'est du vrai tapage nocturne. Je trouve ça hallucinant qu'il y ait un clivage aussi important entre la population et la police", regrette-t-elle.
Les images de la manifestation des policiers devant le domicile de Nathalie Appéré semble avoir mis de l'huile sur le feu pour certains manifestants. "Ils sont hors-la-loi. Nous, si on sort on se prend une amende mais eux ils peuvent faire n'importe quoi et faire pression sur une élue... Je ne comprends pas pourquoi le préfet n'a pas réagi", s'énerve Yaelle, une jeune étudiante venue entre amies à la manifestation.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé que des sanctions soient prises. La maire de Rennes, elle, a adressée au syndicat Alliance-Police Nationale une lettre ouverte, saluée par Julien : "Je trouve que la lettre de Nathalie Appéré était très bien, elle a du cran et c'est tant mieux".
Dix fois moins nombreux que le 28 novembre
Au micro, lors des prises de parole, les organisations politiques et associations ont rappelé que cette manifestation était "le dernier rendez-vous de 2020 pour préparer 2021".
Ils étaient dix fois moins nombreux que lors de la manifestation du 28 novembre. Il faut donc repenser le mouvement selon Yann du comité rennais de l'association Attac. "C'est difficile de se rassembler, les commerces du centre-ville sont ouverts donc on ne peut pas faire de marche et on nous cantonne à un rassemblement statique sur l'esplanade de Gaulle. L'idée serait de faire un grand meeting public début janvier...."