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Midi-Pyrénées : une centaine de couples en attente de don de sperme et d’ovocytes

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L’agence de biomédecine lance un appel national au don de gamètes. En France, 3.000 couples souffrent d’infertilité et attendent des dons pour procréer. Afin de faciliter ces dons, les règles ont été assouplies depuis un mois.

La famille Beaurain a bénéficié de dons de gamètes
La famille Beaurain a bénéficié de dons de gamètes © Radio France - Lola Fourmy

Quand on pense don de sperme ou d’ovocytes, on s’imagine souvent une éprouvette ou un petit flacon, sauf qu’au bout de la chaîne il y a des vies.

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Les vies transformées de ces couples qui découvrent un jour que l’un des deux est infertile, voire totalement stérile. Pour ces hommes et ces femmes trois solutions : faire une croix sur leur désir d’enfants, adopter ou recevoir un don de sperme ou d’ovocytes par insémination artificielle.

Le problème, c’est qu’en France 3000 couples attendent d’obtenir des gamètes, il faudrait 900 donneuses et 300 donneurs pour répondre aux besoins. *En Midi-Pyrénées, une centaine de couples sont en attente*, pourtant, il n’y qu’une trentaine de donneurs d’ovocytes et de spermatozoïdes par an, c’est très insuffisant.

Qui peut donner ?

La loi a été récemment modifiée, maintenant il n’est plus obligatoire d’avoir déjà eu un enfant pour être donneur, peuvent donc participer :

_► _Toutes les femmes de 18 à 37 ans en bonne santé

**► **Tous les hommes de 18 à 45 ans en bonne santé

Le prélèvement n’est pas douloureux, il s’effectue le plus souvent dans un Cecos (centre d’études et de conservation des œufs ou du sperme humain) situé dans un CHU. Là, le donneur rencontre des médecins, des psychologues, il signe aussi un consentement éclairé. _*Le don est anonyme et gratuit *_et le donneur est dédommagé pour que son action ne lui coûte rien (ex : s’il prend le bus pour venir il sera remboursé). Ensuite, les gamètes prélevés sont congelés et donnés à des couples en vue d’une procréation médicalement assistée.

A qui servent les gamètes collectés ?

Aujourd’hui en France, les gamètes sont octroyés uniquement à des couples hétérosexuels, qui souffrent de défaillance de la fertilité ou qui veulent éviter la transmission d’une maladie grave à l’enfant ou à l’autre membre du couple.

Benoit, Marceau et Mahault, une famille créée grâce aux dons de gamètes © Radio France - Lola Fourmy

Les dons : des familles créées

Choisir de faire appel à des dons n’est pas forcément facile pour les familles concernées, comme celle d'Isabelle et Benoit, un couple de Toulousains. En apprenant que son sperme ne contient pas de spermatozoïdes, Benoit est choqué, blessé dans « son orgueil masculin » et il refuse d’abord catégoriquement l’insémination artificielle. Sa femme, Isabelle, tient de son côté vraiment à vivre une grossesse, mais elle décide de le laisser prendre sa décision, sans pression.

Après deux mois de réflexion, Benoit change d’avis, il accepte que sa femme reçoive un don de sperme.

« En pensant à ma propre histoire je me suis rendu compte que ce n’est pas celui qui donne le sperme qui compte, c’est celui qui donne l’amour, qui est présent au quotidien » Benoit, papa de Mahault et Marceau

La suite, c’est un parcours de presque deux ans : des examens médicaux, des tests génétiques pour que l’enfant ressemble le plus possible à ses deux parents, des rendez-vous chez le psychologue pour s’assurer de la motivation, des signatures chez le juge pour que les deux parents reconnaissent les enfants nés des dons. Et puis, au quatrième essai, une grossesse. Une grossesse normale, simplement surveillée d’un peu plus près, « et fatigante » plaisante Isabelle.

Neuf mois plus tard, c’est euphorique que Benoit va déclarer sa fille Mahault à l’état civil. « Evidemment on se sent papa avant, mais là, on est fier ! ». Trois ans plus tard, nouveau bonheur, un petit garçon cette-fois ci : Marceau.

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Benoit n’a jamais douté de sa légitimé de père, Isabelle non plus d’ailleurs  « le donneur je n’y pense jamais, le seul vrai père de mes enfants c’est Benoit ». 

Aujourd’hui, Mahault a 5 ans, Marceau 17 mois. Tous les deux se ressemblent énormément, ils ont les mêmes yeux que leur maman mais aussi les mêmes mimiques que leur papa.

« La ressemblance ce n’est pas que le physique, c’est l’attitude, les expressions. Les gens me disent souvent que ma fille me ressemble ». Benoit

Isabelle et Benoit ont toujours dit la vérité à leurs enfants, maintenant ils ne se sentent pas particulièrement reconnaissants vis-à-vis de leurs donneurs. Des donneurs qui, de toute façon, n’auront jamais aucun droit légal sur ces enfants. D’ailleurs le Conseil d’Etat a rendu une décision il y a quelques jours demandant le maintien de l’anonymat des donneurs, pour la sauvegarde de ces familles.

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