EN IMAGES - Ces chênes sont sélectionnés pour reconstruire la flèche et la charpente de Notre-Dame de Paris
Un millier de chênes de toutes les régions de France vont être sélectionnés et abattus pour faire partie de la nouvelle charpente et de la nouvelle flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, détruites dans l'incendie du 15 avril 2019. Les premiers ont été tronçonnés cette semaine.
Il y aura un peu de chaque région de France dans la nouvelle charpente de Notre-Dame de Paris. Un millier de chênes sont en effet en train d'être sélectionnés et abattus pour reconstruire la cathédrale, ravagée par un incendie le 15 avril 2019. Ils serviront à refaire l'ossature de la flèche de Viollet-le-Duc ainsi que les charpentes du transept et de ses travées adjacentes. La moitié de ces arbres proviennent de domaines nationaux et de communes forestières, l'autre moitié provient de 150 forêts de propriétaires privés, qui en ont fait don. Plusieurs critères doivent être respectés pour ces arbres : être bien droit, sain, faire plus de 20 mètres de haut et plus d'un mètre de diamètre.
Huit chênes vieux de plus de 200 ans ont d'ores et déjà été abattus en forêt de Bercé (Sarthe) en début de semaine. Ils serviront à reconstruire le socle de la flèche de la cathédrale. "Les huit chênes ont été choisis parmi les arbres arrivés à maturité et dont la récolte est programmée pour laisser place à une nouvelle génération", précise l'Office national des forêts, qui souligne que "les semis sont déjà là, en nombre !"
"C’est un monument historique donc se dire qu’on sera monté dans cet arbre est forcément un honneur. C’est génial et historique. On ne fera ça qu’une fois dans notre vie", se satisfait Hugues Bouttier, l'un des éhouppeurs.
Des chênes qui font la fierté de leurs propriétaires
En Alsace, ce sont une cinquantaine d'arbres qui ont été tronçonnés. "C'est une grande satisfaction de voir qu'on contribue à construire une cathédrale", sourit Evrard de Turckheim, expert forestier et gestionnaire du Groupement forestier Vosges du nord.
Des propriétaires de forêts tourangeaux ont également répondu favorablement à l'appel de la coopérative Unisylva et font don de chênes centenaires. 110 chênes ont pu être référencés en forêt d'Amboise et seront abattus avant le 15 mars.
Deux chênes centenaires ont également été choisis dans un massif forestier de Haute-Vienne cette semaine. Christine Deneuville, la propriétaire, et Franck Bermont, gestionnaire forestier à la coopérative Unisylva, ont arpenté la forêt de Vicq-sur-Breiulh jusqu'à trouver les arbres parfaits. Une grande fierté pour la propriétaire : "Je ne les reconnaitrai pas, mais mon cœur saura qu'ils sont là."
"C'est un chantier qui concerne toute la France. Il permettra d'assurer la sécurité de la cathédrale pour huit siècles, dix siècles", a assuré le général Jean-Louis Georgelin, qui préside l'Etablissement public chargé de la sécurisation et de la restauration de Notre-Dame.
Les mille arbres doivent être abattus d'ici fin mars pour être ensuite transportés vers des routes forestières et sciés. Puis ils seront entreposés entre 12 et 18 mois jusqu'à ce qu'ils atteignent un taux d'humidité de moins de 30%. Avec l'abattage de ces bois, se prépare la phase de reconstruction qui devrait démarrer à l'automne prochain et qui permettra la réouverture au culte de la cathédrale de Paris en avril 2024, comme prévu par le président de la République. A l'heure actuelle, la phase de sécurisation n'est pas encore achevée.