EN IMAGES - Les jeunes Rouennais sèchent les cours pour l'environnement
À l'occasion de la "grève mondiale pour le climat", lycéens et collégiens de Rouen et alentours ont manifesté ce vendredi 24 mai, au matin. Partis cours Clémenceau, ils ont joint l'hôtel de ville en dénonçant l'inaction face au dérèglement climatique.

"Et un, et deux, et trois degrés ! C'est un crime contre l'humanité !" Voici l'un des nombreux slogans qu'on pouvait entendre, ce vendredi 24 mai, dans le cortège entre le cours Clémenceau et la mairie de Rouen (Seine-Maritime). La manifestation a réuni plus de 200 collégiens et lycéens du coin, à l'occasion de la Grève mondiale pour le climat. Une manifestation similaire, plus massive, avait eu lieu à Rouen le 16 mars dernier.
Selon la police, il y avait également 300 jeunes manifestants maximum dans les rues du Havre, pour la même raison.
"Si on n'a plus de planète, ça sert à quoi, les cours ?"
Une extrême majorité de ces manifestants sont des Rouennais entre 11 et 17 ans. Des jeunes qui étudient dans les collèges et les lycées de Seine-Maritime et de l'Eure ... mais qui ont choisi, ce vendredi, de sécher en toute connaissance de cause. "On sait que l'éducation, c'est important. Mais notre avenir l'est encore plus", affirme Thaïs, lycéenne rouennaise. "Si on n'a plus de planète, ça sert à quoi, les cours ?"
"Il faut se bouger maintenant", renchérit son camarade Alexis. "Si on attend la fin des cours, ça veut dire deux ans à ne rien faire. Et qui peut dire s'il restera des humains dans deux ans ?" ironise-t-il.
Beaucoup de manifestants insistent sur les responsabilités qui pèsent déjà sur leurs jeunes épaules. "Nous, les enfants, il faut déjà qu'on recycle, qu'on fasse attention, pour montrer l'exemple", lance Shadrach, élève de 6ème.
Certains sont membres du Mouvement national lycéen (MNL). "On a distribué des tracts dans notre établissement, et il y en a qui ont dit qu'ils s'en foutaient, que ça ne servait à rien", regrette l'un d'eux.
"Question de priorité"
On voit quelques adultes dans le cortège, malgré tout. C'est le cas de Hind, maman du jeune Djamil. Elle accompagne son fils et un groupe de ses amis, tous en 6ème. "J'ai proposé à plusieurs parents d'élèves d'accompagner leurs enfants. Certains ont accompagné, d'autres ont refusé en disant que les cours étaient plus importants", expose-t-elle.
"C'est à nous de donner l'exemple aux enfants."
Elle l'affirme : chacun fait bien ce qu'il veut. "Tout est une question de priorité. Pour moi, l'environnement c'est vraiment l'enjeu majeur", admet-elle. "C'est à nous, parents, de donner l'exemple aux enfants."
Tous ces jeunes sont au courant qu'une élection européenne se joue ce week-end. Beaucoup sont mineurs et ne pourront pas voter. Mais cette marche, c'est leur manière à eux de s'exprimer.