EN IMAGES - Orléans : 250 manifestants dénoncent l'ouverture d'un centre de rétention administrative à Olivet
Plus de 250 personnes sont descendues dans la rue ce samedi après-midi à Orléans pour dénoncer l'ouverture d'un centre de rétention administrative à Olivet. Dès 2023, il devrait accueillir 90 étrangers en situation irrégulière en attende d'expulsion vers leur pays d'origine.
A l'appel du collectif Colère, plus de 250 personnes ont manifesté ce samedi après-midi dans le centre-ville d'Orléans pour dénoncer l'ouverture d'un centre de rétention administrative à Olivet. Censé ouvrir ses portes en 2023, il devrait accueillir 90 étrangers en situation irrégulière, en attente d'expulsion vers leur pays d'origine. Un projet auquel s'oppose le collectif, rejoint par de nombreux syndicats, Place de Loire, en début d'après-midi.
Les manifestants dénoncent notamment des conditions de vie "inhumaines" dans ces centres de rétention administrative.
Pour Christine, retraitée et bénévole à La Cimade, une association de soutien aux réfugiés, un centre de rétention admistrative - un CRA - est carrément une "prison qui ne dit pas son nom".
On sait ce qui se passe dans les centres de rétention administrative. Le régime est tout à fait carcéral. Il y a des femmes, des enfants, des familles entières qui vivent dans des conditions effroyables. Ils sont entassés, enfermés, avec des conditions d'hygiène déplorables. - Christine, bénévole à La Cimade
D'autant qu'ils peuvent y rester jusqu'à 90 jours, alerte le porte-parole du collectif Colère.
Protéger ces étrangers qui ont "vécu l'enfer"
Pour Théo Roumier, porte-parole du collectif Colère, il est inacceptable "d'enfermer" dans ces centres des personnes qui ont déjà "vécu l'enfer" avant d'arriver en France. "Certains ont des parcours jonchés d'horreur. Ils ont parfois traversé la Méditerranée, qui, on le sait, est un cimetière humain. Donc ce sont des survivants et des survivantes."
Parmi eux, de nombreux enfants, parfois obligés de quitter l'école pour rejoindre un centre de rétention, avec leurs parents.
Des mineurs "obligés de quitter l'école"
"Régulièrement, des enfants sont menacés par l'expulsion de leurs parents. Et ces enfants, ils sont scolarisés dans nos écoles", met en garde Chantal, enseignante en maternelle. Plusieurs fois au cours de sa carrière, elle a vu certains de ses élèves quitter l'école du jour au lendemain pour rejoindre un centre de rétention. "Ce sont des enfants qui ont des copains, qui sont intégrés dans le milieu scolaire, et qui vont devoir retourner dans un pays dont ils ne connaissent rien."
Maxence, lycéenne en classe de Première, connaît personnellement des jeunes dans cette situation. Des étudiants venus du Sri Lanka, qui étudient en BTS dans le même lycée qu'elle et qui, à la fin de l'année scolaire, devront quitter le territoire et donc, probablement, passer par l'un des 24 centres de rétention administrative que compte la France.
"Tant qu'ils sont mineurs, ils ont le droit d'étudier en France. Mais ils seront majeurs dans les prochains mois, et donc on va leur demander de partir" se désole la lycéenne. C'est pourquoi le collectif Colère demande la régularisation de tous les sans-papiers présents sur le territoire français, sans condition.
Le collectif a également demandé à être reçu par la Préfète du Loiret, pour réclamer l'abandon du projet de CRA à Olivet. Il dit ne pas avoir obtenu de réponse pour le moment.