EXCLU - Une grève des poubelles à un million d'euros à Marseille
Alors que la collecte des 1.000 tonnes de poubelles entassées dans les rues de Marseille commence à peine après deux semaines de grève des éboueurs, la société Derichebourg a fait ses calculs. Et la facture du conflit social s'élève au moins à un million d'euros.
Les traces des deux semaines de grève des éboueurs sont encore bien visibles à Marseille, dans les 2e, 15e et 16e arrondissements, victimes du conflit entre le personnel et la direction de Derichebourg.
Mille tonnes de déchets à ramasser
Le travail a repris dès la signature d'un accord mercredi au palais du Pharo mais il faudra "cinq à sept jours pour tout ramasser et nettoyer" confirme Emmanuel Brun, directeur général de la société Derichebourg, joint par France Bleu Provence. "Habituellement ce sont 75 tonnes d'ordures qui sont ramassées au quotidien dans les trois arrondissements, précise le dirigeant, là, nous mettons des moyens supplémentaires pour nettoyer au plus vite les 1.000 tonnes accumulées sur les trottoirs".
Une grève à un million d'euros
Pour la société Derichebourg qui a remporté en 2017, l'appel d'offres pour la collecte des poubelles dans trois arrondissements de Marseille, la facture de la grève est salée. "C'est au moins un million d'euros de pertes nettes, explique Emmanuel Brun, entre les dégâts sur matériels, les 14 jours non-payés par le client (la Métropole Aix-Marseille, ndlr.), sans parler de notre image largement dégradée". Il précise : "Il n'y aura sans doute pas de participation versée aux 221 salariés dans les trois prochaines années. Nous venons à peine d'éponger la facture de la grève précédente en 2017". Le marché du ramassage des déchets passé avec la Métropole Aix-Marseille "s'élève à 15 millions d'euros par an jusqu'en 2023".
Des véhicules vandalisés, une plainte déposée
La société Derichebourg annonce aussi le dépôt d'une plainte après la dégradation dans la nuit de lundi à mardi de plusieurs véhicules. "Douze camions, notamment des camions-bennes, précise Emmanuel Brun, mis hors d'état. Des câbles incendiés, des flexibles coupés, des faisceaux électriques arrachés. Nos équipes ont pu, en un temps record, en remettre huit en état de marche, mais quatre véhicules restent hors service".
Selon les termes de l'accord conclu, direction et syndicat (FO) ont rendez-vous mi-janvier pour remettre à plat un certains nombre de choses, "notamment la refonte du règlement intérieur et le niveau des sanctions, indique Emmanuel Brun, "soulagé de sortir de ce conflit, soulagé pour les Marseillaises, les Marseillais et pour notre client".