Faire du vélo à Marseille, une question de bon sens
La photo a fait le tour des réseaux sociaux : une bande cyclable peinte en blanc au sol et atterrissant directement dans des containers à poubelles ! Même si tout est rentré dans l'ordre, une telle situation est loin d'être exceptionnelle à Marseille.

La photo (ci-dessus à gauche), prise rue de Bruys par un habitant du 5e arrondissement et qui montre une bande cyclable atterrissant directement dans des containers à poubelles, a fait le tour des réseaux sociaux et suscité de nombreux commentaires ! Depuis, les travaux ont été terminés, les containers poubelles déplacés, les places de stationnement supprimées. Pour preuve, les potelets mis en place sur le trottoir.
Mais pour Cyril Pimentel, coordinateur du collectif Vélos en ville, il ne s'agit pas là d'un cas isolé dans la deuxième ville de France : "Il n'est pas rare de voir des pistes ou bandes cyclables qui s'arrêtent d'un coup, ou barrées par un platane ou autre obstacle, contraignant les cyclistes à se rabattre dans l'urgence sur la chaussée, au milieu des voitures."
Les bandes cyclables à contresens se multiplient
Et ne soyez pas étonnés si vous voyez un vélo emprunter un sens interdit. Dans certaines zones, les bandes cyclables à contresens des voitures se multiplient, comme l'explique Cyril Pimentel : "Les vélos ont le droit de rouler dans les deux sens alors que les voitures, elles, n'ont le droit de rouler que dans un seul sens." Autant dire que la prudence est de mise, même si pour Cyril Pimentel, cela fonctionne très bien… partout ailleurs : "Les enquêtes de l'État le montrent, dans les doubles sens cyclables, les vitesses sont plus modérées. Comme il y a des vélos qui arrivent en sens inverse, les voitures ont tendance à diminuer leur vitesse et il y a donc moins d'accidents."
Marseille peine à rattraper son retard
Malgré des efforts ces derniers temps, avec notamment la création de la piste cyclable sur la corniche Kennedy, pour le collectif Vélos en ville, Marseille peine à rattraper un énorme retard en la matière. "Quand on voit que Strasbourg, Bordeaux ou Lyon développent le vélo à la vitesse de 50 km/h et que Marseille le développe à la vitesse de 3 km/h, on sait que demain, on aura encore plus de retard qu'aujourd'hui."

