VIDÉO - Faut-il interdire les terrasses chauffées à Nîmes ?
L'initiative d'interdire les terrasses chauffées prise par la mairie de Rennes pourrait inciter d'autres villes françaises à franchir le pas. Certains restaurateurs s'inquiètent pour leur activité.
Emmitouflé dans un manteau bien chaud, une grande écharpe, un bonnet et des gants en laine. Cette tenue sera peut-être un jour à nouveau de rigueur pour aller boire un verre en terrasse, par mauvais temps. À Rennes, les consommateurs doivent désormais s'adapter, car la ville a interdit aux bars et aux restaurants, depuis ce mercredi, de chauffer leur terrasse. "Au nom de l'urgence climatique", dit-on à la municipalité bretonne. Une démarche que pourraient suivre un jour les cités gardoises et lozériennes, même si "ça n'est pas d'actualité", assure de son côté la ville de Nîmes où les restaurateurs et leurs clients sont plutôt divisés sur la question.
Renoncer à son confort pour l'environnement
Quand on lui soumet l'idée, Leïa, 45 ans, manque d'avaler son café de travers : "Le chauffage des terrasses, ça dure quoi... Trois mois ! C'est pas toute l'année !", souffle-t-elle. Siroter une boisson à côté d'un parasol chauffant fait partie des plaisirs de cette maman, tout comme Geneviève. Cette Nîmoise aime se griller une clope de temps en temps avec des amis. Mais elle accepterait de renoncer à son confort à une condition : "que ça permette de moins polluer l'environnement. Là je signe tout de suite", dit-elle, en reposant sa tasse de café.
Une perte de chiffre d'affaires
Selon Jean-Marc Jancovici, fondateur du cabinet de Conseil Carbone 4 et interrogé par Franceinfo, le bilan carbone d'une terrasse équipée de quatre parasols au gaz, chauffant à plein régime pendant 8 heures, correspond à faire un trajet de 300 kilomètres en voiture. Mais interdire ces appareils pénaliserait l'activité des bars et des restaurants selon Romain Serafini, le responsable du Comptoir des halles :
On pourrait perdre dix à quinze couverts par jour, sans compter les cafés le matin ou les apéros en fin de journée.
Manuel qui gère le café Le Dolce Gusto à Nîmes n'est pas tout à fait de cet avis. Ça fait 6 ans qu'il est à la tête de son établissement et il l'assure : "il n'a jamais chauffé."
Ça ne sert à rien de chauffer l'air froid du dehors. Donc, je n'ai pas de chauffage en terrasse. Pour un café à 1,50 euros, ça ne vaut pas le coup. Ça me coûterait de l'argent.