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Fermeture de Benteler à Migennes : "Il faut qu'on se mobilise avec l'État et la Région", lance le maire
Les 400 salariés de Benteler à Migennes (Yonne) sont sous le choc depuis jeudi et l'annonce, par la direction, de la fermeture prochaine de l'usine. Invité de France Bleu Auxerre ce lundi, le maire de Migennes en appelle à la Région et l'État pour sauver les emplois.

Salariés et élus locaux font bloc contre la fermeture annoncée de l'usine Benteler à Migennes. Le sous-traitant automobile allemand a annoncé jeudi 18 novembre la fermeture définitive du site, après 30 d'implantation dans l'Yonne, évoquant des difficultés financières. Une annonce qui a eu l'effet d'un "cataclysme", selon le maire de Migennes, François Boucher, invité de France Bleu Auxerre ce lundi 22 novembre. "C'est inacceptable et nous sommes en train de nous mobiliser pour trouver une solution palliative à cette décision", assure l'édile.
Une catastrophe économique pour tout un bassin d'emploi
Au total, près de 400 postes sont menacés par cette fermeture. Certains salariés travaillent chez Benteler depuis des dizaines d'années. Une centaine sont en couple et risquent ainsi de perdre deux salaires d'ici fin 2022, ce qui inquiète les collectivités locales. En outre, les conséquences économiques auront une portée considérable, bien au-delà de la simple commune migennoise. "Ce serait dramatique pour l'ensemble des communes que sont Joigny, Migennes, Brienon-sur-Armançon", se désole le maire de Migennes, François Boucher qui appelle à lutter contre la fermeture.
Pour François Boucher, toutes les solutions n'ont pas été explorées par Benteler pour sauver les 400 emplois menacés. Un repreneur potentiel avait bien fait une offre, mais le sous-traitant allemand a décidé de ne pas retenir l'offre, estimant qu'elle ne pouvait assurer la pérennité du site. François Boucher a annoncé être en lien direct avec ce repreneur, Mutares. "Nous avons une réunion par téléphone [ce lundi] pour regarder où exactement était le problème", explique le maire de Migennes. Selon François Boucher, la vente de Benteler Migennes était négative, "Benteler devait donner de l'argent en même temps qu'il devait donner son outil de production, Mutares a souhaité en demander un peu plus à l'entreprise Benteler, il y a eu un arrêt sec".
L'État, la Région et les collectivités locales doivent s'unir
Le maire de Migennes en appelle désormais au gouvernement. "Nous sommes en train d'avoir un plan de soutien économique important, donc l'État peut mobiliser des fonds", affirme François Boucher. La région Bourgogne-Franche-Comté aussi avait interpellé l'exécutif, pour qu'il déclenche dans les plus brefs délais un dispositif d'accompagnement. Mais la Région a également son rôle à jouer, soutient François Boucher : "la région Bourgogne-Franche-Comté peut aussi mobiliser des fonds dans son plan de relance", indique-t-il ce lundi sur France Bleu Auxerre.
Le maire de Migennes craint que la situation de Benteler Migennes vienne à se reproduire dans d'autres communes et d'autres départements. "C'est une crise automobile sans précédent qui va arriver, nous sommes en train de passer sur un mode électrique et ça bouleverse les stratégies de l'ensemble des constructeurs qui se recentrent plutôt dans les pays d'Europe à bas coûts et dans d'autres pays du monde", alerte François Boucher. Pour éviter ces délocalisations et fermetures, l'élu réclame une plus grande mobilisation de l'État "pour permettre de retrouver des financements, discuter dans les yeux avec le constructeur et voir avec eux où nous pouvons conforter pour que le travail puisse rester sur l'Hexagone".
Les salariés de Benteler vont défiler ce mardi à partir de 13h30 dans la ville "pour faire voir leur désarroi et leurs soucis" à l'occasion d'une journée "ville morte" organisée à Migennes.