PHOTOS - Files d'attente et cohue en gare de Nice cet été en amont des portiques anti-fraude
L'affluence est importante en gare de Nice cet été, entre les usagers quotidiens des TER et les vacanciers qui prennent le TGV. Et pour passer les portiques anti-fraude, avant d'atteindre les quais, c'est très compliqué. Il n'y a pas assez d'agents SNCF pour aider les voyageurs et la tension monte.
C'est parfois la panique cet été en gare de Nice au passage des portiques anti-fraude installés depuis un an, une expérimentation menée également dans deux gares marseillaises. Des portiques qu'il faut nécessairement franchir pour atteindre le quai en scannant son billet, qu'il soit imprimé sur papier ou téléchargé sur téléphone portable. Les files d'attente s'allongent parfois jusque sur le parvis de la gare aux heures de pointe et les voyageurs s'impatientent.
Reportage à la gare de Nice
Scène de cohue dans le hall de la gare
En début de semaine, un agent d'escale était alpagué sur le quai par plusieurs voyageurs qui se sont engouffrés via un portique ouvert. Il explique qu'il "n'a plus l'autorisation de rester immobile dans le hall de la gare" mais qu'une réorganisation au sein de la SNCF a "redéployé le personnel en mobilité dans la gare, sur les quais, dans les trains. On essaie toutefois de faire au mieux pour aider les voyageurs".
Pour le syndicat CGT cheminots, le service aux voyageurs pâtit de cette réorganisation. Mickaël Albin constate le désarroi de certains usagers chaque jour : "Les agents font avec des bouts de ficelle. La direction de la SNCF a choisi de redistribuer les équipes -agents d'escale, contrôleurs, agents de la police ferroviaire- ailleurs que dans le hall, mais du personnel serait nécessaire pour aider aux portiques."
"On assiste à des files d'attente démesurées et des phénomènes d'entonnoir, du mécontentement. La clientèle étrangère et les touristes sont perdus. On ne peut pas lâcher ces machines à la figure des gens sans accompagnement humain." - Mickaël Albin de la CGT cheminots
Deux bornes d'appels ont été installées, pour alerter un agent en cas de problème avec un portique. Elles sont reliées à un opérateur qui peut ouvrir la porte à distance s’il constate que le billet est conforme. Un dispositif d’assistance à distance qui ne "remplace pas la présence humaine, surtout quand les voyageurs sont pressés de prendre leur train", selon le syndicaliste.
La SNCF souhaite améliorer le système
La SNCF, en charge de l'entretien et du fonctionnement de ces portiques, explique qu'elle essaie en fonction des heures de pointe ou des prévisions de trafic, de "positionner des équipes mobiles auprès des portiques afin de contribuer à fluidifier les passages". Elle est par exemple en lien avec l'office de tourisme et les croisiéristes lorsque leurs clients vont prendre le train. L'opérateur de transports travaille à corriger les problèmes techniques rencontrés avec ces portiques, à améliorer la signalétique des bornes d'appels.
Renforcer la lutte contre la fraude
La lutte contre la fraude, via ces portiques financés par la Région associés aux équipes mobiles d'intervention, porte ses fruits sur la Côte d'Azur. Dans la région PACA, le taux de fraude a baissé, de 20% en 2015 à 13,5% l'an dernier. "Cela correspond à une récupération d’argent public de 3 millions d’euros environ", précise la SNCF.
La Région réfléchit à étendre les portiques anti-fraude à une dizaine de gares. "Encore faudra-t-il accompagner leur déploiement", insiste Philippe Tabarot, l'élu en charge des transports au Conseil régional. Un bilan est prévu pour la fin de l'année concernant ces portiques.