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Froid, manque d'hébergement et de bénévole, les maraudes du Samu social de plus en plus difficiles à Grenoble
Ils maraudent tous les soirs, pour donner un peu de nourriture, des couvertures et surtout quelques minutes d'attention : les bénévoles d'Amici, le Samu social de Grenoble, parcourent Grenoble et l'agglomération pour venir en aide aux sans-abris. Ils déplorent une situation qui se dégrade.

Il y a déjà le froide et la pluie, qui rendent les nuits des personnes sans-abris plus difficiles. Les places d'hébergement d'urgence manquent cruellement "le 115 actuellement est complètement bloqué", affirme Éric Rocourt, le président d'Amici (Association mobile d'intervention contre l'indifférence), le Samu social de Grenoble, "il n' a aucune solution, pour personne". Une fois le pain, les soupes et les thermos de café dans le coffre, les bénévoles préparent leur itinéraire, en fonction des appels au 115. Ils reçoivent une liste de personnes à aller voir, parmi elles : un homme qui vient d'arriver en France.
Valentine, une des trois bénévoles ne l'avait encore jamais vu : "Souvent, si c'est des primo-arrivants, ils vont avoir besoin de manger mais malheureusement on sait qu'on ne pourra pas voir tout le monde, on a limité nos signalements auprès du 115, on ne peut pas tous les prendre. On n'est pas une solution pérenne, donc le but c'est de les orienter vers les accueils de jour, pour qu'ils puissent trouver de quoi se nourrir, sans nous attendre." Ce soir là, ils ont aussi vu une famille tunisienne avec un bébé d'un an. Les familles avec enfants en bas âge sont pourtant prioritaires pour un hébergement, mais ils manquent cruellement. "Il fait froid, il fait pas bon dormir dehors, pourtant on voit du monde tous les soirs, déplore Éric Rocourt, le président de l'association_. La gestion du plan hivernal, qui est devenu un plan sur trois ans, est un peu à côté de la plaque._"
Avec ce plan sur trois ans, des places ont été pérennisées, mais avec l'arrivée de l'hiver, il n'y en a pas plus. Reste l'ouverture de gymnases, mais seulement pour les grands froids, regrette Éric Rocourt : "Pour ouvrir un gymnase, il faut qu'il fasse moins de -3 degrés, pendant plus de trois jours, déjà quand il fait 0 degrés, dormir avec un sac de couchage dehors ... Je pense que les autorités n'ont pas conscience que dormir par -2 ou -1 avec un duvet, dans la rue, c'est pas évident."
La pandémie dans tout ça...
Non seulement le coronavirus a eu pour effet un accroissement de la pauvreté, l'association l'a bel et bien observé lors de ses maraudes, mais le Covid-19 est aussi à l'origine d'une pénurie de volontaires. L'association ne fonctionne qu'avec des bénévoles. Amici est contraint d'annuler certaines maraudes, faute de bras. Comme dans le monde du travail, l'absentéisme monte, des bénévoles sont cas contacts ou positifs au Covid-19 et ne peuvent donc pas assurer leurs maraudes. "On a jamais vu ça, assure le président d'Amici_. Ce mois-ci, on a déjà annulé six ou sept maraudes, c'est pas habituel. On ne peut rien faire et on voit que la pandémie vient ajouter une difficulté supplémentaire_."
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