Gilets jaunes : 170 points de blocages ont été "dégagés" depuis l'acte V
Depuis samedi, environ 170 points de blocages occupés par des "gilets jaunes" ont été dégagés dans toute la France, a annoncé ce mercredi Laurent Nuñez. Le secrétaire d'État à l'Intérieur évoque une mobilisation "en décroissance".

De nombreux points de blocages tenus par des "gilets jaunes" ont été "dégagés" depuis l'acte V de samedi dernier. Laurent Nuñez a décrit ce mercredi une mobilisation "en décroissance". Selon le secrétaire d'État à l'Intérieur, les forces de l'ordre ont fait sauter 170 points, dont 93 rien que ce mardi. Les ronds-points sont évacués en priorité pour des raisons de sécurité, huit personnes sont mortes en marge du mouvement.
Des opérations qui se déroulent "dans le dialogue, la discussion, le plus souvent sans aucun incident", a-t-il expliqué. "Parfois, les forces de l'ordre interviennent quand on n'arrive pas à obtenir un dégagement par la discussion", a-t-il précisé.
Poursuivre la lutte ailleurs
Sur le terrain, la situation varie en fonction des endroits. Les "gilets jaunes" acceptent parfois d'évacuer les ronds-points occupés, après un échange avec les autorités et avant une éventuelle intervention policière.
C'est par exemple le cas en Mayenne, où les manifestants ont accepté d'abandonner l'un de leurs QG, suite à une négociation avec la préfecture. Ils cherchent désormais un terrain privé pour poursuivre leur mobilisation. À Quimper, c'est dans une salle prêtée par la mairie que les "gilets jaunes" poursuivront cette mobilisation et recueilleront les doléances des habitants de la zone. A Rochefort-sur-Nenon dans le Jura, les "gilets jaunes" qui ont dû quitter leur rond-point ont installé leur camp de base à 10 mètres en contrebas. La situation est plus confuse à Cherbourg, où ils ont mis le feu à leur QG en décidant d'une pause dans le mouvement, censé reprendre après les fêtes.
Recours à la force en l'absence d'accord
Lorsqu'un accord est impossible, les forces de l'ordre interviennent. Exemple dans les Yvelines, où à l'approche des policiers les "gilets jaunes" ont démantelé leur campement à Limay. Le préfet de Vendée a annoncé mardi qu'il avait saisi la justice pour valider un recours à la force dans le but d'évacuer les ronds-points. A Eymet en Dordogne, les gendarmes ont obligé les gilets jaunes à cesser l'occupation de la voie publique ce mardi. Une quinzaine de personnes occupaient un passage piétons. Leur référent a été convoqué à la gendarmerie, et une vingtaine de personnes se sont rassemblée devant la brigade.
Une intervention policière qui n'est pas forcément synonyme de violence, puisqu'en Alsace les gendarmes ont convaincu les manifestants de lever leurs blocages à Burnhaupt et à Soultz et de s'installer sur un terrain privé. Idem en Haute-Savoie, où les "gilets jaunes" ont été délogés sans heurts tôt dans la matinée ce mercredi.
Ceux qui veulent rester coûte que coûte
Dans d'autres zones, il n'y a pas encore de solution trouvée car les "gilets jaunes" refusent d'abandonner leurs points de blocage. C'est le cas dans la Manche par exemple, où une trentaine d'irréductibles ont édifié une forteresse sur un rond-point à Tourlaville, avec la ferme intention d'attendre les forces de l'ordre. Dans le Tarn, à Graulhet, les "gilets jaunes" restent aussi fidèles au poste. Ils avouent vivre une belle expérience personnelle et espèrent une suite. A Bégaar, dans les Landes, les "gilets jaunes" ont refusé de quitter le rond-point qu'ils occupent, malgré l'intervention de la gendarmerie.
Le préfet du Morbihan, lui, a décidé de prendre un arrêté pour empêcher la réinstallation de "gilets jaunes" sur les ronds-points du département, après que les lieux de rassemblement ont été dégagés ce mercredi.
4.000 personnes mobilisées mardi
L'évacuation de ces nombreux points de blocage fait que le nombre de personnes mobilisées sur le terrain diminue, selon l'Intérieur. "Hier (mardi, NDLR), _c'était 4.000 personnes qui étaient présentes sur les points de blocage_, (...) il y a une semaine on avait encore 10.000 personnes, donc le mouvement va en décroissant", a déclaré Laurent Nuñez sur RMC.
Qu'en sera-t-il samedi prochain ? La perspective d'un éventuel acte VI dans la mobilisation est très incertaine en ce début de semaine. Benjamin Cauchy, l'un des "gilets jaunes" les plus médiatiques, a d'ores et déjà appelé à rester mobilisés.