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Grève chez les pompiers : "Un malaise depuis plusieurs années" pour le syndicat majoritaire dans la Somme
85% des pompiers de France appelés à faire grève à partir de ce mercredi et jusque la fin août. Un mouvement d'ampleur pour dénoncer un manque de moyens et d'effectifs. Ce mercredi matin, Mathieu Flipo, du syndicat Autonome des pompiers de la Somme était l'invité de France Bleu Picardie.

Les pompiers de France appelés à faire grève à partir de ce mercredi. Sept syndicats, représentant 85% de la profession, ont déposé un préavis de grève jusqu'à la fin août. Un geste fort, pour dénoncer "un malaise" dans les centres, confrontés à un manque de moyens et d'effectifs pour remplir leurs missions.
"Ce malaise croît depuis plusieurs années, malgré nos sonnettes d'alarme, que ce soit au niveau local ou au niveau national", assure Mathieu Flipo, le vice-président du syndicat Autonome des pompiers de la Somme, majoritaire dans le département. Il était l'invité de France Bleu Picardie. "Aujourd'hui, nous ne sommes pas entendus." Cette grève, historique par la durée de son préavis, est un message envoyé à l'Etat, pour "qu'il augmente les dotations des collectivités, que l'on ait plus de moyens pour assurer nos missions comme il se doit."
Des interventions en hausse, des moyens en baisse
Mathieu Flipo dénonce, un manque de personnel, des interventions en hausse, 10% de plus que l'année passée, et des missions moins sécurisées faute d'un nombre de pompiers suffisant dans les casernes. "Par exemple, lorsque l'on doit s'engager sur un incendie, on part avec un véhicule de six pompiers. Nous avons des centres qui sont dimensionnés avec des gardes de quatre personnels. Il nous manque donc deux personnels sur ces centres." Cette situation de tension des effectifs touche tous les centres de pompiers professionnels de la Somme, assure le représentant syndical, notamment ceux d'Amiens et de Péronne.
Autre problématique, selon le syndicaliste, les pompiers samariens sont aujourd'hui de plus sollicités pour des missions que ne sont pas les leurs à l'origine. Pour Mathieu Flipo, les pompiers se retrouvent à palier le manque de moyens dans d'autres services publics, comme la Police nationale. "Nous sommes le dernier rempart à la détresse sociale. Nous sommes appelés pour tout et pour rien. Quand un véhicule de secours est engagé sur des interventions mineures, comme le transport de personnes ou d'ivresse sur la voie publique, il n'est pas disponible pour des missions urgentes."
Un système à bout de souffle"
"Aujourd'hui, c'est vraiment un système qui est à bout de souffle, nous sommes dans une impasse", renchérit-il. "Si l'Etat ne réagit pas, cela ne pourra pas perdurer." La balle est dans le camp des autorités, assure le vice-président du syndicat Autonome des pompiers de la Somme."S'il faut suivre jusqu'au 31 août, nous suivrons la grève jusqu'au 31 août."
La grève devrait être indolore pour les samariens, car les pompiers sont tenus de travailler même grévistes pour assurer la continuité des services de secours. Mais les soldats du feu porteront la contestation sur leurs tenues, sur des banderoles devant les centres, ou en floquant les véhicules d'intervention. L'interview complète de Mathieu Flipo, invité de France Bleu Picardie, est à réécouter ici.
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