Guéret : les soignants oubliés du Ségur ont manifesté devant l'ARS
Des aides-soignantes à domicile et du personnel du médico-social venus des quatre coins de la Creuse ont manifesté devant l'Agence régionale de santé ce mardi 12 janvier, à l'appel de la CGT. Ils veulent bénéficier de l'augmentation de 183 euros octroyée par le Ségur de la santé.
A Guéret, une quarantaine de soignants ont manifesté ce mardi 12 janvier devant l'Agence régionale de santé (ARS) à l'appel du syndicat CGT. La plupart étaient des aides-soignantes ou infirmières à domicile. Il y avait aussi des personnels de centres médico-sociaux, ces établissements qui accueillent par exemple des personnes handicapées. Tous ont fait front pendant la crise sanitaire, mais ils ne touchent pas la fameuse augmentation de 183 € prévue pour le personnel soignant par le Ségur de la santé.
Une délégation reçue par la directrice de l'ARS
Les aides à domicile qui travaillent dans les Services de Soins Infirmiers A Domicile (SSIAD) et les personnels du médico-social (Maison d'Accueil Spécialisées, Institut Médico-Educatif, etc) ne comprennent pas pourquoi ils ne bénéficient pas de ce coup de pouce.
Ils souhaitent non seulement percevoir cette hausse, mais aussi toucher de manière rétroactive les 183 euros mensuels versés aux autres soignants depuis le mois de décembre 2020. Le syndicat CGT du Centre Hospitalier d'Aubusson a donc décidé d'organiser une manifestation, afin de donner de la visibilité à leur combat.
La directrice de l'ARS en Creuse a reçu une délégation de manifestants.
"Même métier = même salaire"
Sur certaines pancartes amenées par les manifestants, on pouvait lire ce slogan "même métier = même salaire". En effet les aides soignantes et infirmières qui travaillent dans les SSIAD ont les mêmes formations que leurs collègues des hôpitaux. Les SSIAD sont généralement rattachés aux hôpitaux ou aux Ehpads.
Karen, une aide-soignante du SSIAD de Bourganeuf raconte qu'elle donne parfois un coup de main dans certains services de l'hôpital : "On va dépanner, avec des collègues qui, elles, ont la revalorisation. Ça peut susciter des tensions au sein du personnel", regrette cette Creusoise.
Une inégalité d'autant plus décourageante que ces soignants ont de petits salaires. Isabelle et Mélanie travaillent à la Maison d'accueil spécialisée de la rose des vents à Guéret. Elles s'occupent de personnes handicapées au quotidien : "Et on plafonne à 1.500 euros par mois, regrette Isabelle, qu'on ait cinq ou vingt ans d'ancienneté".
Ces secteurs qui payent moins bien, auront-ils des problèmes pour recruter?
Si les salaires ne sont pas lissés entre les services, les manifestants craignent aussi de plus grandes difficultés à recruter pour les SSIAD et les établissements médico-sociaux.
"Il est totalement inadmissible que ces professionnels n'aient pas la même reconnaissance que les autres, résume Magali Bouchet, membre de la CGT au Centre Hospitalier d'Aubusson et organisatrice de cette manifestation, c'est le même métier, le même employeur. Ce n'est pas normal qu'ils n'aient pas le même salaire".