Guerre franco-prussienne : il y a 150 ans débutait le siège de Belfort
Le 3 novembre 1870, il y a 150 ans jour pour jour, débutait le siège de Belfort. Cet épisode de la guerre franco-prussienne a marqué l'histoire de la ville et fait "naître" son célèbre Lion.
C'était il y a 150 ans, jour pour jour. Le 3 novembre 1870 débutait le siège de Belfort par l'armée prussienne. Cet événement a forgé la réputation de la ville et marqué un tournant dans son histoire. Tous les historiens s'accordent à le dire : il y a eu l'avant et l'après.
L'ennemi arrive par Giromagny et Grosmagny
La guerre franco-prussienne a été un tournant dans l'histoire de la ville de Belfort. Le conflit éclate le 19 juillet 1870 lorsque la France de Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Belfort est à la frontière, un secteur clé, stratégique. Le 2 novembre, l'armée prussienne arrive à Belfort par Giromagny et Grosmagny. Le siège de la ville débute le lendemain le 3 novembre. La cité est rapidement encerclée mais résiste. " La ville de Belfort était commandée par le colonel Denfert-Rochereau qui, avec ses soldats et le maire de l'époque Edouard Mény, ont assuré la défense de Belfort pendant ce siège car plus de 100 000 obus sont tombées sur la ville", explique Tony Kneip, adjoint au maire en charge du devoir de mémoire.
103 jours de siège
L'occupation prussienne va durer 103 jours. Mais Belfort va résister sous le commandement du colonel Denfert-Rochereau.
" L'encerclement de la ville étant terminé, le commandant allemand demande alors au gouverneur militaire de Belfort de lui rendre la ville. Denfert-Rochereau refuse et à partir de ce moment là, les prussiens vont bombarder massivement la ville", indique Jean-Christophe Tamborini directeur adjoint des Archives départementales du Territoire de Belfort. Les bombardements font des centaines de morts et les dégâts sont colossaux.
Quand Belfort tombe mais reste française
Le 13 février 1871, le gouvernement français décide finalement de rendre la ville pour accélérer les négociations de paix qui sera signé le 10 mai. La condition, c'est que Belfort reste française. " A l'époque, tout le travail des négociateurs, Thiers pour la France en particulier, c'est d'essayer de garder cette ville sinon il n'y a plus de défense avant Besançon et avant Langres. C'est la porte ouverte à une invasion future. Et l'objectif, c'est donc d'agrandir le cercle et de rattacher à cette ville 105 autres communes pour former le Territoire aujourd'hui", précise Jean-Christophe Tamborini.
Le Lion comme symbole de la résistance belfortaine
C'est à l'issue de cette guerre que Bartholdi, brillant sculpteur qui a quitté son Alsace pour ne pas devenir allemand, construit le célèbre Lion sur la façade du château de Belfort. Une commande de la ville pour marquer sa résistance. " Les élus de l'époque ont mesuré tout de suite l'impact de l'histoire qu'ils venaient de vivre. C'est pour cela qu'ils ont fait appel à un sculpteur alsacien, Batholdi dont on connaissait le talent et l'ambition artistique. Belfort étant un exemple pour la nation, il fallait aussi une oeuvre à la hauteur de cet exemple. Encore aujourd'hui, elle continue à marquer les gens du monde entier", explique Jérôme Marche, responsable des actions culturelles et éducatives à la Citadelle. L'oeuvre de Bartholdi est décidément sous le feu des projecteurs cette année après avoir été récemment sacré Monument préféré des français.
Belfort doit beaucoup à la guerre ! - Jean-Christophe Tamborini des Archives départementales
Ce conflit franco-prussien a été un tournant historique pour la ville. " Belfort doit beaucoup à cette guerre", explique le responsable des Archives départementales. En effet, de nombreux alsaciens, y compris des industriels, sont venus s'y installer après cette guerre pour échapper à l'annexion allemande. Avant la guerre et son siège, Belfort comptait 4 000 habitants. On en recensait 15 000 après le conflit.
1870 - 1871 : les 103 jours du siège de Belfort avec Nicolas Wilhelm
La ville de Belfort et les Archives départementales notamment ont mis sur pied une vingtaine de rendez-vous pour commémorer ce 150e anniversaire.
Le reconfinement interrompt les commémorations
Mais le reconfinement décidé par le gouvernement a obligé les organisateurs à interrompre les expositions, visites et autres débats consacrés au 150e anniversaire du siège de Belfort. Ces événements devaient se dérouler jusqu'au mois de mai prochain. La grande exposition artistique notamment qui devait se tenir à la Citadelle jusqu'au 3 janvier est donc repoussé. Retrouvez ici le programme initial des animations.