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Hausse des prix de l'immobilier : ils choisissent de vivre en région tout en continuant à travailler à Paris
Alors que le prix moyen du m² a franchi la barre des 10.000 € à Paris, acheter en région tout en continuant à travailler dans la capitale devient de plus en plus avantageux selon une étude de la plateforme spécialisée MeilleursAgents que France Bleu vous révèle en exclusivité ce lundi.

Plus d'espace et une meilleure qualité de vie. Selon MeilleursAgents, les Franciliens auraient beaucoup à gagner à quitter la capitale et l’Île-de-France pour investir en régions. Alors que le prix moyen du m² a franchi la barre des 10.000 € en août à Paris, la plateforme spécialisée dans l'estimation des biens immobiliers publie ce lundi une étude comparative sur les prix de l'immobilier dans la capitale et dans les villes situées à moins de 3h de train.
Un logement sept fois plus grand à moins d'1h de Paris
D'après cette enquête le gain de pouvoir d'achat est considérable : à moins d'1h de Paris, un ménage parisien dont la capacité d’emprunt est de 215.000 euros environ peut acheter un logement sept fois plus grand. Pour 22 m² à Paris, il est possible de s’offrir 147 m² à Évreux (Eure), 146 m² à Vendôme (Loir-et-Cher), 145 m² au Mans (Sarthe), 107 m² à Reims (Champagne-Ardenne) ou encore 79 m² à Lille (Nord).
"Les prix ont augmenté de 51,6% en 10 ans dans la capitale, et même si les ménages qui travaillent à Paris gagnent un peu mieux leur vie, cela devient de plus en plus compliqué d'acquérir un bien" commente Thomas Lefebvre, Directeur Scientifique de MeilleursAgents. "Partir en province où l'immobilier coûte entre deux et quatre fois moins cher" tout en continuant à travailler à Paris est donc "une belle alternative" qui permet "d’avoir un cadre de vie plus agréable sans augmenter son budget logement."
Les "navetteurs" de plus en plus nombreux ?
Une "alternative" qui séduit de plus en plus à en croire l'Insee. Selon une étude publiée en 2016, 16,7 millions de personnes quittaient quotidiennement leur commune de résidence pour aller travailler en 2013, soit deux actifs sur trois. Entre 1999 et 2013 la proportion de "navetteurs" est passée de 58 % à 64 % et c’est en Île-de-France (69 %) et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (71 %) qu'ils étaient le plus nombreux.
Hélène et Aaron ont franchi le pas cette année. Le jeune couple qui gagne 4.500 € par mois, a quitté la région parisienne pour Vernon, commune de l'Eure située à un peu plus d'une heure en train de Paris. Sans regrets. "On voulait un T3 mais à Paris ou dans la petite couronne c'était inenvisageable, ici, pour 230.000 euros, nous avons 78m², une terrasse, de la verdure et tous les commerces à proximité", témoigne Hélène. Son mari qui travaille près de la gare Saint-Lazare fait quotidiennement l'aller-retour en train. 3h de trajets par jour, le prix à payer pour une meilleure qualité de vie.
"Ça vaut le coup" estime Nicolas, 50 ans, navetteur depuis neuf ans et propriétaire d'une maison de 160 m² à Poitiers. "L'abonnement TGV coûte 540 euros par mois mais la moitié est prise en charge par mon employeur" explique-t-il, "et c’est beaucoup plus agréable que de prendre le RER ; on peut réserver sa place, son wagon, dormir ou travailler. Je réponds à des mails professionnels, j'écris mes compte-rendus... et puis cela fait une vraie coupure, j'ai toujours l'impression de partir un peu en vacances quand je prends le train le soir ou le matin." Selon lui, les "navetteurs" sont de plus en plus nombreux : "On a une association de voyageurs qui font le trajet Poitiers-Paris et on rencontre de plus en plus de gens qui choisissent de s'éloigner de Paris parce que la vie est trop chère."
Les prix de l’immobilier vont continuer à grimper à Paris
Un sentiment partagé par Michel Platero, président de la FNAIM du Grand Paris, premier syndicat des professionnels de l'immobilier : "Nous n'avons pas de statistiques précises sur le sujet mais nous l'entendons de plus en plus dans la bouche des clients." Selon lui, les conditions sont réunies pour que les prix continuent de grimper en Île-de-France, poussant toujours plus de Parisiens à acheter dans d'autres régions. "Entre 40.000 et 70.000 personnes arrivent en Île-de-France chaque année mais on ne construit pas assez de logements. Les terrains sont de plus en plus rares, les promoteurs de plus en plus attaqués par des riverains qui ne veulent pas voir construire près de chez eux et pour finir, les revenus locatifs sont trop imposés, ce qui dissuade les petits investisseurs."
À la pénurie de logements s'ajoute le niveau des taux d'intérêts, qui devraient rester exceptionnellement bas au moins jusqu'à la fin de l'année. D'après MeilleursAgents, "la hausse significative des prix de l'immobilier" à Paris comme dans les grandes métropoles économiquement attractives a donc "toutes les chances de se poursuivre". Ils pourraient encore grimper de 5 à 6% dans la capitale d'ici le printemps prochain a estimé Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest, spécialiste de l'immobilier pour Le Parisien .
► Consultez les prix du m² par villes et par départements ici
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