Haute-Loire : les colleuses d'Yssingeaux préparent un "monument aux mortes" sur le marché
Les colleuses d'Yssingeaux, regroupées dans le collectif Adelphité, érigent ce jeudi 26 novembre un "monument aux mortes" place Carnot, pendant le marché hebdomadaire. L'occasion de rester visibles malgré le confinement, au lendemain de la journée contre les violences faites aux femmes.
Comme chaque 25 novembre, l'ONU appelle à lutter contre les violences faites aux femmes et à faire un don. A cette occasion, le jeune collectif Adelphité, né à Yssingeaux en Haute-Loire, se prépare à ériger un "monument aux mortes" place Carnot, ce jeudi 26 novembre, pendant le marché, afin de marquer les esprits malgré le confinement.
Rester visibles malgré le confinement
Le collectif Adelphité est né fin septembre à Yssingeaux. Après une première série de collages contre les féminicides dans la nuit du 4 au 5 octobre, il a dû mettre un terme provisoire à ses actions pour cause de confinement. Mais pas question pour les membres de laisser passer sans rien faire la journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Le collectif opte donc pour une action "choc", ce jeudi 26 novembre, place Carnot à Yssingeaux. A l'occasion du marché, ses membres vont ériger un "monument aux mortes" : "c'est une structure en métal, recouverte de draps blancs, sur lesquels on peut lire les chiffres liés aux féminicides, les noms des victimes, ou voir des messages de prévention, explique l'une des membres du collectif, Adèle. On va apporter quelques bougies, des fleurs, et puis on se mettra en retrait pour que tout le monde puisse venir se recueillir. C'est une sorte de devoir de mémoire."
L'objectif, pour autant, n'est pas tant de choquer que de réveiller les consciences : "On voit des actions comme ça dans les grandes villes, mais les campagnes sont toutes autant touchées par les violences conjugales, sexuelles, ou les féminicides. On veut dire : 'ça se passe chez nous aussi'."
D'autres actions sont en cours
Le collectif publie par ailleurs une vidéo sur les 87 féminicides enregistrés jusqu'ici cette année, avec les noms des 87 femmes tuées par un conjoint ou leur ex-conjoint. Pour voir cette vidéo, il faut être majeur et se connecter à son compte Youtube :
Parallèlement, le collectif Adelphité prépare une campagne de tracts sur la commune : "des affiches et des flyers qu'on va déposer dans les boîtes aux lettres, et sur lesquels on retrouve les quatre numéros d'urgence. La mairie nous a assuré qu'elle allait le faire dans tous les lieux publics." Ces numéros sont les suivants : le 3919, service d’écoute des victimes de violences conjugales, le 119 pour les enfants victimes de violences, le 114, numéro d'urgence par SMS, et le 17, pour appeler les forces de l'ordre.
Pour rappel, en France, l'an dernier 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Plus de 200.000 déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles mais 18% seulement on porté plainte suite à ces violences. Le nombre d’appels reçus par le service d’écoute des victimes de violences conjugales, le 3919, a bondi d'environ 400% pendant le 1er confinement.