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"Il faut retirer des ours" demande la présidente de l'Ariège Christine Téqui

INTERVIEW FRANCE BLEU : "On a passé un cap" estime Christine Téqui, la présidente du Conseil départemental de l’Ariège après l’attaque d’une ourse sur un chasseur samedi à Seix. Elle demande à l’État une régulation de la population d’ours dans les Pyrénées pour éviter de nouveaux drames.

Christine Tequi , la présidente de l'Ariège lance un appel à la régulation de l'ours sur France Bleu Occitanie. Christine Tequi , la présidente de l'Ariège lance un appel à la régulation de l'ours sur France Bleu Occitanie.
Christine Tequi , la présidente de l'Ariège lance un appel à la régulation de l'ours sur France Bleu Occitanie. © Radio France - Olivier Lebrun

Après le drame de Seix en Ariège, un chasseur a tué une ourse qui venait de l'attaquer pour certainement protéger ses petits, il a été grièvement blessé, la présidente du Conseil départemental de l’Ariège Christine Téqui demande à l’État une politique de régulation de l’ours. Il faut, selon elle, retirer des ours des Pyrénées, comme on l’a fait en Slovénie, parce que la cohabitation avec l’homme n’est plus possible.

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Ce qui s’est passé ce weekend à Seix, est-ce que c'est l'événement de trop, selon vous ?

Oui, mais écoutez, nous on a alerté depuis plusieurs années. Vous savez, j'étais venue ici, c'était en 2019, parce qu'un randonneur s'était fait courser sur 150 mètres. Donc ce n'est pas un événement isolé. Sauf que là, on a passé quand même un cap. Un cap sur lequel on a alerté le président Macron depuis des années. 

Est-ce que vous avez plus d’éléments sur ce qui s'est passé samedi après-midi. À écouter le chasseur qui est gravement blessé, est-ce qu'il a bien tiré sur l'ours pour sauver sa peau ? C'est ça, le scénario ?

Écoutez, c'est le scénario en tout cas qui est aujourd'hui décrit. Il y a une enquête. Vous savez que la préfète est montée à Seix, puis est allée sur le terrain avec le procureur et la gendarmerie. Donc, on en saura plus après. Mais en tout cas, c'est effectivement le scénario qui est décrit aujourd'hui. 

Est-ce que vous savez si ce chasseur a tiré en l'air pour essayer de l’éloigner ? 

Je ne sais rien de tout ça. Vous avez exactement les mêmes informations que moi aujourd'hui. Les circonstances exactes seront éclaircies une fois que la personne sera rétablie. Moi je veux quand même dire quelà, on a passé un cap. Jusque-là, on avait connu les événements, un randonneurs qui avait été coursé. On a alerté sur le fait qu’avec une démographie galopante de reproduction des ours, on allait se trouver très rapidement dans une situation de mise en danger des personnes. Voilà, donc on alerte. Il faut anticiper, il faut entendre le terrain. 

Je trouve qu'aujourd'hui, on constate simplement que ce qui est survenu est dramatique. Parce que j'entends que c'est un incident. Ce n'est pas un incident, c'est un accident dramatique. Et quand même, quelqu'un qui est blessé, qui a été traîné sur une quinzaine de mètres, qui a été mordu à plusieurs endroits, le tibia fracturé et qui est hospitalisé, c’est loin d’être un événement anodin. 

Est-ce que vous avez été contactée par le gouvernement depuis samedi, depuis cet événement ?

Pas du tout. Moi, je n'ai pas plus d'informations que ça sur la suite. J'ai vu la préfète. S'il y avait eu un événement particulier, je sais qu’elle m’aurait appelé.

Quelle réaction immédiate vous demandez à l'État ? 

Moi, c'est très simple, aujourd'hui, compte tenu de la mise en danger, on demande de la régulation. Il faut savoir qu'il n'y a aucune régulation sur cette espèce, il n'y a donc aucun prédateur ! Et au mieux, des retraits. On ne peut pas continuer à avoir un territoire comme ça, qui est peuplé d'ours et dont les hommes vont se retirer petit à petit. Je veux dire que le vrai débat, il est là aujourd'hui. Ce qu'on demande, c'est que l'Ariège ne soit pas rayée de la carte de France, quand même ! 

Parce que derrière tout ça, avec une population d'ours qui vient sur ce territoire de façon assez prégnante, l'histoire, c'est plutôt est-ce qu'on laisse ensauvager une partie de l'espace ? Est-ce que l'homme se retire de ces espaces sous la contrainte ? Et c'est bien là-dessus que nous, on veut se battre. On dit : cette montagne, elle doit être vivante. Cette montagne, elle doit encore accueillir des projets économiques, du pastoralisme, de la randonnée et qu'on puisse y vivre et s'y divertir aussi, bien entendu. 

Emmanuel Macron s'était engagé à remplacer chaque ours tué. Celui qui a été tué l'an dernier n'a pas été remplacé. Donc vous êtes peut-être un tout petit peu entendue ?

Écoutez, nous, on avait toujours dit à la préfète et au préfet de région qui est le préfet coordonnateur ours, donc on annonce qu'il va y avoir un préfet particulier, mais pour moi, ça a toujours été le préfet de région. Ce n'est pas nouveau. 

Il n’y a pas un préfet Ours qui prend ses fonctions aujourd'hui ?

Pas à ma connaissance, peut-être qu'il y a des nouveautés qui ont émergé dans la journée d'hier, mais pour moi, le préfet coordonnateur, c'est le préfet de région. Il devait y avoir un groupe ours et pastoralisme dans les semaines suivantes, je ne sais pas s'il va se tenir ou pas ou s'il y aura une réunion d'urgence à la préfecture de région. À ce stade, je n'ai pas plus d'informations que ça. 

Le préfet d'Occitanie vous en parlez a récemment retardé le projet Life-Ours, qui vise à protéger les ours dans les Pyrénées. Est-ce que ça veut dire que tout va être gelé jusqu'aux élections ? 

C'est à lui qu'il faut le demander. Nous on a dénoncé d'abord un projet qui s'est fait dans la plus grande opacité. On n'avait aucune information. Le projet était piloté par la Dreal, quand il a fallu avoir les éléments, c'était la croix et la bannière, on n'arrivait pas à savoir ce que c'était. En définitive, on a eu les 206 pages d'un projet qui faisait la part belle à l'ours, les circulations, la reproduction, etc. Donc, il annonce non pas un retrait, ce qu'on avait demandé pure et simple, mais un projet remanié. Alors, je ne sais pas si c'est pour ménager la chèvre et le chou. En attendant, c'est déjà un premier pas pour nous. Parce ce que là, on mettait 8 millions d'euros sur un projet qui, pour nous, n'a pas de sens. C’est comme si on mettait un canari et un chat dans la même volière, ça n’a pas de sens.

Est-ce que vous craignez des réactions exaspérées des chasseurs et des éleveurs ? 

Mais écoutez, aujourd'hui, ça dépasse largement ça. Nous on a travaillé sur une instance qui est assise sur les élus de la République pour que le territoire prenne en main son destin. Ça sera installé jeudi. Nous on ne souhaite pas qu'il y ait d'excès, de violence. Je crois qu'il faut traiter les problèmes, se donner les moyens avec tous les acteurs du territoire. C’est d'abord de porter ce mot : "Retrait. Régulation". Et puis, qu'on puisse ensemble porter des projets d'avenir pour ce territoire. Aujourd'hui, il n'y a pas d'avenir avec l'ours.  

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