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A 99 ans, le plus vieux médecin de France exerce à Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne
Deux jours par semaine, le docteur Christian Chenay assure des consultations dans son cabinet de Chevilly-Larue (Val-de-Marne). À 99 ans, le plus vieux médecin de France est à la retraite mais continue de travailler pour éviter d'accroître la désertification médicale. Portrait d'un personnage.

J'ai connu l’époque où il y avait douze médecins et 12.000 habitants, maintenant on est 19.000 et on n'est plus que trois. À 99 ans, le docteur Christian Chesnay n'a pas de mal à remplir ses consultations avec les anciens patients qu'il suit depuis des années, parfois leurs enfants et petits enfants.
Il reçoit aussi beaucoup de gens aux revenus très faibles et des migrants. "J'ai 30 % d'impayés dans mes consultations, je peux me le permettre car j'ai aussi une retraite de médecin et de l'enseignement supérieur" affirme cet homme qui n'a jamais voulu arrêter son activité. "Si on ne fait plus rien, on sombre très vite".
Cet ancien soudeur, né en 1921, fils d'un policier communiste d'origine irlandaise, a eu une vie bien remplie. Enseignant en faculté de sciences à partir des années 50, il entre en médecine par la psychiatrie, il sera ensuite radiologue et enfin généraliste, c’était possible à l’époque, explique-t-il. Il a aussi travaillé aux Etats-Unis . Depuis 1951, il est généraliste à Chevilly-Larue (Val-de-Marne).
Ce qui a changé dans la pratique de la médecine ?
D'abord la paperasse. "Il y a 3 ans, la comptabilité et les papiers me prenaient une heure par soir, maintenant je passe deux à trois heures tous les soirs " se désole le docteur Christian Chesnay qui estime que certains dossiers sont aujourd'hui plus longs à remplir qu'il y a quatre ans.
"Avant, faire un dossier d'invalidité demandait 15 jours. Depuis l'informatisation, il faut plusieurs mois". En moyenne ce médecin de 98 ans estime travailler 60 heures par semaine "Je passe deux heures par jour à lire des journaux médicaux, à regarder Internet pour m'informer, afin de pouvoir répondre aux interrogations de mes patients"
Ce qu'il a constaté, c'est qu'il revoit aujourd'hui des pathologies qui avaient complètement disparu il y a quelques années, comme des syphilis, des blennorragies ou encore des tuberculoses notamment chez ses patients qui viennent d'Afrique. Ce qui l'inquiète surtout, c'est le nombre d'adolescents dépressifs qui ont des idées de suicide qu'il voit dans sa patientèle.
Lui qui a pris sa retraite à 70 ans mais qui n'a jamais arrêté de travailler ne s'érige pas en modèle. Certains métiers sont trop pénibles pour être exercés trop longtemps juge-t-il. "L_es infirmières ne peuvent pas travailler jusqu'à 64 ans, dans certains pays, elles peuvent devenir médecins, ce qui leur permet d'évoluer mais pas en France. Moi j'ai été soudeur dans les chantiers navals quand j'étais jeune, évidemment ceux qui ont travaillé avec moi, ne sont plus là aujourd'hui"._
Il a d'ailleurs de vieux patients qui ont dû reprendre du travail parce que leur retraite est insuffisante. "J'ai un patient de 78 ans qui distribue des prospectus dans les boîtes aux lettres parce qu'il a besoin d'argent. Sa femme est malade, il est obligé de payer des suppléments pour voir des spécialistes".
A quoi attribue-t-il sa longévité ? Au fait de n'avoir jamais arrêté le travail intellectuel. Il vient d'écrire deux livres : "Et si la Vieillesse n'était pas un naufrage, seniors réveillez-vous", et un roman : "_On s'endort amoureux, on se réveille...". _Et surtout au bonheur de vivre avec sa compagne qu'il a épousée il y a dix ans. "C'est mon rocher, comme dans l'évangile. Avec ma femme Suzanne, je vis les plus belles années de ma vie." .
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