Après la Jungle de Calais, 79 réfugiés bénéficient d’une formation et de stages en entreprise

Sous les ors de la République ils sont appelés, un par un, et reçoivent leur diplôme des mains du préfet du Nord, Michel Lalande. 79 migrants, qui ont vécu de longs mois d'exil, puis la jungle de Calais, ont reçu ce vendredi un diplôme : leur certificat de formation professionnelle. Ils ont suivi, ces 8 derniers mois, le programme PILOT (Programme d'insertion par le logement, l'orientation).

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Cours de français et stages

Tous ont pris des cours de Français, puis suivi des formations professionnalisantes, dans des secteurs qui manquent de bras. Avant d'effectuer un stage, dans 31 entreprises partenaires, avec l'aide d'agences d'interim. Margaux Brousse, chargée de mission du Fonds d'assurance formation du travail temporaire, coordonne ce projet PILOT : "on a dû lever beaucoup de barrières, beaucoup de préjugés, ça a été un grand travail de mobilisation. Mais quand on voit le résultat aujourd'hui, c'est que du positif".

Très fier"

Soufiane est Soudanais, il a vécu 6 mois dans la jungle de Calais, il habite aujourd'hui près Maubeuge, et vient de terminer un stage dans la logistique. "Je suis très très fier", lance-t-il, tout sourire, "j'aime la France, je dis merci à tous, au gouvernement, aux citoyens". Salman, un Pakistanais de 23 ans, est lui doublement fier : dans l'entreprise où il a fait son stage, à Dourges, il a réussi l'examen de cariste, pour conduire les engins qui transportent les marchandises dans l'entrepôt. Avant son rêve, c'était l'Angleterre : "la vie en France me plaît, maintenant, je vois mon avenir ici".

Salman s'apprête à débuter un contrat de 6 mois dans l'entreprise où il a fait son stage, Log's. Pour Caroline Traisnel, directrice des opérations, "c'est une leçon de vie, ils ont vraiment été meurtris par la vie. Aujourd'hui, Salman nous dit qu'il ne veut pas de la couverture sociale, ce qui l'intéresse, c'est travailler".

On fait rentrer l'humain dans l'entreprise"

Le site logistique de la Redoute a également accueilli 9 stagiaires. La semaine prochaine, ils entameront un interim de 2 mois. La responsable des ressources humaines, Dorothée Merlot, est ravie : "Au delà des problématiques économiques, financières, techniques, on fait rentrer l'humain. J'ai en mémoire une responsable d'exploitation qui me disait qu'elle avait eu les larmes aux yeux plusieurs fois". Après cette expérimentation réussie, un millier de réfugiés intégreront le programme PILOT, partout en France, au mois de septembre.