Ils veulent à tout prix éviter la liquidation judiciaire du domaine d'Aguerria à Mauléon
Le domaine d'Aguerria à Mauléon a déposé le bilan il y a un mois. Une soixantaine d'actionnaires écrit une lettre ouverte au maire de Mauléon pour lui demander d'éviter la liquidation. Louis Labadot parle d'une situation catastrophique et de "malhonnêteté intellectuelle".
Le pari lancé en 2010 était audacieux : racheter un grand domaine aux portes de Mauléon, au Pays basque, pour créer une nouvelle activité, dans l'ancienne sous-préfecture, capitale qui n'en finit plus de tenter de colmater sa chute démographique. Ancien collège catholique, puis maison de retraites pour les frères des écoles chrétiennes, le domaine d'Aguerria a été transformé en hôtel restaurant, il comprend aussi une salle de répétition pour des groupes de danse, des terres exploitées en partie par un jeune agriculteur qui a planté de la vigne... Mais au bout de 10 ans d'exploitation le projet est criblé de dettes. Une lettre ouverte a été adressée au maire de la ville par une soixantaine d'actionnaires du projet apprend-on ce mercredi 2 décembre.
Un projet criblé de dettes
La municipalité sans étiquette qui a lancé le projet est battue en juin 2020, une nouvelle équipe de gauche, emmenée par Louis Labadot (PCF) prend la mairie. Elle demande au Tribunal de Commerce de Pau de déposer le bilan, demande acceptée le 4 novembre dernier. Louis Labadot affirme que "nous ferons tout pour trouver des solutions, pour sauver Aguerria et éviter une liquidation qui serait catastrophique pour Mauléon". Il précise que la ville est actionnaire à 52% de la Société d'Economie Mixte (SEM) Aguerria et qu'en cas de liquidation, elle est caution pour 1,82 millions d'euros. Le dépôt de bilan permet de geler les dettes et d'avoir du temps (jusqu'à 18 mois de délai) pour repartir vers un redressement, ou une liquidation, il procure surtout un temps précieux.
Louis Labadot (maire de Mauléon): "Nous ferons tout pour sauver Aguerria et éviter une liquidation qui serait catastrophique"
Vers un redressement judiciaire
Mais la SEM compte aussi une soixantaine d'actionnaires privés (dont le maire sortant battu en juin) qui affirment que le dépôt de bilan aurait pu être évité. La vente du fonds de commerce aurait permis d'éviter les dettes affirment-ils dans une lettre ouverte au maire. Ils veulent maintenant que la société bénéficie d'un redressement pour poursuivre l'activité, "un prévisionnel sur cinq années a été établi et montre que le projet est viable". L'un des signataires de cette lettre, Fantxoa Larraburu, explique : "Avec la vente du fonds de commerce d'un hôtel-restaurant bénéficiaire sur les neuf premiers mois d'activité en 2020; un projet culturel sur l'ancienne chapelle avec un apport de de 200.000€; la renégociation de la dette bancaire; et finalement un apport de la ville de Mauléon de 40.000€ par an en capital" pour que la commune se retrouve propriétaire de l'ensemble immobilier.
Frantxoa Larraburu (actionnaire) : "Avec un apport en capital, la ville se retrouve propriétaire de l'ensemble immobilier"
Le maire conteste cette analyse, affirme qu'elle n'est pas légale et accuse, "je suis victime de la situation que j'ai trouvée en arrivant, il y a une malhonnêteté intellectuelle de grande dimension". Pour lui, cette polémique ressemble à une revanche des élections municipales.