Une start-up montpelliéraine promeut l'habitat collaboratif
Un projet d'habitat collaboratif est lancé à Montpellier, quartier Port Marianne, avec l'appui d'une plateforme numérique imaginée par la start-up Yvivre. Elle permet aux futurs propriétaires de personnaliser leur logement, leur résidence mais aussi de réduire les coûts.

Et si vous achetiez un appartement qui vous ressemble? Un logement que vous auriez imaginé. Conçu par vous et avec vos voisins... Une expérience est lancée à Montpellier dans le quartier Port Marianne, où une parcelle a été réservée à des résidences collaboratives. Un projet de 15 à 20 logements encadré par une start-up, Yvivre, dont la plateforme digitale aide les futurs propriétaires à concevoir les plans. Une manière de faire qui bouleverse les codes de l'immobilier traditionnel et ses logements standards achetés sur plan.
Un logement sur-mesure
Choisir son étage, l'exposition, les matériaux, la surface et l'agencement des pièces... "C'est du sur-mesure à 100%, puisque l'utilisateur est impliqué avant même que les plans ne soient réalisés, explique Dominique Rudloff, directrice générale de la société. Du sur-mesure aussi pour les espaces partagés puisqu'ils sont inventés par les futurs habitants : un studio pour accueillir la famille, une salle de jeu mutualisée ou un potager. En tout cas, on permet à l'utilisateur d'acquérir un espace qu'il n'envisageait pas avant."
"Du sur-mesure à 100%". Dominique Rudloff, directrice générale de Yvivre
La plateforme recueille les souhaits de chacun, les recoupe et impose un calendrier précis. C'est l'assurance d'éviter les tergiversations qui pourraient retarder le chantier. Utile quand on sait que 80% des projets d'habitat participatif n'aboutissent pas faute d'un accord collectif.
L'intérêt est aussi financier : moins d'intermédiaires et vous dessinez votre logement en fonction de votre budget : la plateforme calcule en temps réel l'impact de chaque modification sur le prix du mètre carré.
Penser l'immeuble comme un village vertical
L'intérêt est d'avoir un espace mieux adapté aux besoins de chacun. "Or l'espace est une denrée rare, il coûte cher. Ce système là permet d'accéder à la propriété en mutualisant l'espace, plaide Thomas Landemaine, cofondateur de Yvivre. C'est aussi une autre manière de penser la ville.
Pour cet architecte de formation, le modèle de la maison individuelle est révolu : "L'habitat participatif permet de connaître ses futurs voisins et c'est rassurant de savoir qui va habiter à côté de nous. C'est créer du lien, redonner du sens à l'habitat collectif pensé comme des villages verticaux dans lesquels tout le monde se connaît".
À l'entendre, le projet collectif peut laisser place à la créativité : "une piscine sur le toit, une maison de santé mais on peut aussi imaginer une résidence où n'habiteraient que des propriétaires de chats ou de chiens, avec un toit terrasse réservé à leurs animaux".
"C'est rassurant de savoir qui va habiter à côté de nous." Thomas Landemaine, cofondateur de Yvivre
La plateforme est ouverte depuis le 11 novembre dernier. En février, le groupe des acquéreurs pour cet îlot sera constitué. Ils auront deux mois pour élaborer leur projet avant que les plans ne soient arrêtés. Livraison prévue en 2022, soit deux ans et demi pour que ces logements sortent de terre.
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