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Inceste : les associations d'aide aux victimes font face à la libération massive de la parole

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Depuis la sortie du livre de Camille Kouchner le 5 janvier et les milliers de témoignages qui ont suivi avec le mot clé #MeeTooInceste, la parole se libère de manière massive. Les associations voient de très nombreuses victimes arriver, souvent pour témoigner pour la première fois.

Les inscriptions pour les groupes de parole du CAIIP ont augmenté de 30% depuis le début du mois de janvier (photo d'illustration). Les inscriptions pour les groupes de parole du CAIIP ont augmenté de 30% depuis le début du mois de janvier (photo d'illustration).
Les inscriptions pour les groupes de parole du CAIIP ont augmenté de 30% depuis le début du mois de janvier (photo d'illustration). © Maxppp - Marc OLLIVIER

Ça fait bientôt deux mois que le livre de Camille Kouchner "La Familia grande" est sorti. Son témoignage poignant sur les faits d'inceste commis dans sa famille a déclenché une vague de témoignages sur les réseaux sociaux, dans les médias, et auprès des associations d'aide aux victimes. 

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Les associations doivent faire face à ce raz-de-marée. Céleste est animatrice de groupes de parole pour les victimes d'inceste et leurs proches, pour le Collectif d'Aide Internationale Inceste et Pédocriminalité . Les inscriptions ont augmenté de 30% depuis le début du mois de janvier. "C'était vraiment flagrant, puisqu'on a été obligé de dédoubler nos groupes de parole en ligne", se rappelle-t-elle. "Avec le confinement, les conditions sanitaires, on avait peur de ne pas tenir le coup mais finalement on tient !"

Une libération de la parole chez les jeunes victimes

Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup de personnes témoignent pour la toute première fois, selon Céleste. "Quand j'avais 35 ans, j'étais une des plus jeunes des groupes de parole. Et maintenant, ce sont plutôt des jeunes de 20 ans. On voit vraiment la tranche d'âge diminuer", développe-t-elle.

L'association Les Papillons , qui installe des boîtes aux lettres dans les établissements scolaires pour recueillir les témoignages des jeunes victimes a vu la demande multipliée par quatre. Mais malgré ces chiffres, le président de l'association Laurent Boyet répond à tout le monde. "Il y a parfois des histoires extrêmement dures, d'une violence incroyable, mais j'arrive quand même à répondre à toutes ces personnes et à les accompagner", témoigne-t-il. 

Quand on lance une bouée, je sais à quel point c'est important qu'il y ait quelqu'un en face pour la récupérer - Laurent Boyet, président de l'association Les Papillons

Laurent Boyet a rendez-vous avec la mairie de Paris le mois prochain pour étudier comment les boites aux lettres peuvent intégrer le plan de prévention de la ville contre les violences faites aux enfants.

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