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Indre-et-Loire : quelle prise en charge pour les policiers en souffrance après les manifestations de gilets jaunes ?
Au Courbat, seul centre de santé en France spécialisé dans la prise en charge des policiers et des gendarmes, et situé en Indre-et-Loire, des séjours inédits sont désormais proposés aux membres des forces de l'ordre qui seraient en souffrance suite aux manifestations de gilets jaunes.

Les mobilisations à répétition de ces dernières semaines sollicitent beaucoup les forces de l'ordre. Surtout que celles-ci sont souvent prises à partie, parfois même physiquement, par les manifestants les plus radicaux. A France Bleu Touraine, on a voulu savoir si ce contexte pesait sur le moral des troupes. On s'est donc rendu au Courbat, le seul établissement de santé en France spécialisé dans la prise en charge des fonctionnaires de police ou de gendarmerie. On y est allé quelques mois après la publication du rapport alarmant d'une commission d'enquête parlementaire. Dans celui ci, il était notamment fait état de malaise, de mal être, de perte de sens, de démotivation et de découragement des forces de l'ordre. Bref, de "véritable crise qui met en péril le bon fonctionnement du service public de sécurité".
"Nous, on est malheureusement les représentants de l'institution" - Claude, policier depuis presque 35 ans
Au Courbat, on a notamment rencontré Claude, qui a passé quasiment 35 ans au sein de la police. D'abord dans une brigade criminelle de région parisienne. Puis affecté aux affaires de banditisme dans le sud-est. "On traitait exclusivement d'homicides, de tentatives d'homicides, d'enlèvements, de viols d'enfants, avec sévices, voire mort__. A 22 ans, on est pas forcément armés pour ça, on croit être blindés et puis il y a ce qu'on appelle l'effet millefeuilles. Au bout d'un moment on sature, on supporte on supporte et à un moment on en peut plus". Alors pour lui, les prises à partie de policiers lors des récentes manifestations sont assez injustes. "Nous, on est malheureusement les représentants de l'institution. Limite, si l'essence augmente, c'est à cause de la police alors que nous, on y est pour rien, on nous demande simplement que les manifestations ne dégénèrent pas".
Pour l'instant aucun policier agressé récemment n'a poussé la porte du Courbat
Si les premiers policiers qui auraient subi des violences lors des récentes manifestations se font attendre, c'est parce que la crise dure encore. Alors pour eux, la directrice du centre, Sarah Trotet, propose des séjours inédits de 15 jours, au lieu de deux mois en moyenne. "Certains membres des forces de l'ordre vont se dire que deux mois, c'est trop long, qu'ils peuvent pas abandonner leurs collègues. Donc on a réfléchi à proposer une hospitalisation de 15 jours, ce qui peut déjà être plus simple pour le patient et qui peut aussi nous permettre de soigner les premiers symptômes. Eviter que qu'une addiction à l'alcool ou aux médicaments apparaisse, ou s'installe. L'idée, c'est de faire en sorte que le patient puisse être pris en charge par des professionnels, et éviter peut-être par la suite des absences plus longues". Selon elle d'ailleurs, c'est sans doute quand la crise sociale se calmera, et que les policiers seront moins sollicités, que les premiers d'entre eux se manifesteront auprès du Courbat.
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