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Indre-et-Loire : un projet de ferme à 1.000 bovins sème la discorde à Courcoué

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La préfecture étudie en ce moment la demande d'agrandissement d'une exploitation de Courcoué, dans le sud Touraine. Odeurs, bruit, routes défoncées... Maires des communes concernées et riverains ont peur que les nuisances qu'ils subissent déjà ne fassent qu'augmenter.

Cette ferme de Courcoué pourrait bientôt passer de 550 vaches laitières à 680, soit plus de 1000 bovins si l'on comprend génisses et veaux
Cette ferme de Courcoué pourrait bientôt passer de 550 vaches laitières à 680, soit plus de 1000 bovins si l'on comprend génisses et veaux © Radio France - Annabelle Wanecque

Courcoué, ce village situé tout près de Richelieu, à 50 kilomètres au sud-ouest de Tours, ses 260 habitants, ses vaches... ses centaines de vaches plus précisément ! Là-bas en effet, un projet d'agrandissement de la ferme de la Croix Morin fait bondir les maires alentour et certains riverains. L'exploitant agricole demande à la préfecture de passer de 550 vaches laitières à 680. Ce qui ferait 1.078 bovins, si l'on compte les veaux et les génisses. Une enquête publique a eu lieu cet été (de mi-juin à mi-juillet), le commissaire enquêteur a rendu son rapport fin août, il a donné un avis favorable à ce projet, avis sous certaines conditions. La décision finale de la préfète n'est pas encore prise, mais des habitants se montrent déjà inquiets.  Il faut dire que là-bas, cette ferme n'est pas connue pour respecter la loi.

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Une ferme jusqu'ici peu respectueuse de la loi

Et c'est cet historique qui fait aujourd'hui peur aux riverains. "Cette exploitation a toujours procédé comme ça" résume le maire de Courcoué Jean-François Couvrat. "On fait et on demande l'autorisation ensuite". Autorisée en 2004 pour 350 vaches laitières, la ferme comptait en fait 550  bêtes lors du dernier contrôle de la préfecture il  y a près de deux ans. D'où cette demande aujourd'hui de l'exploitant, demande de régularisation de sa situation, mais surtout d'agrandissement à 680 vaches. Demande également de se servir de son propre forage pour abreuver ses bêtes, ce qu'il a fait en toute illégalité entre 2011 et 2015. 

Ses arrangements avec la loi, c'est d'ailleurs ce qui est ressorti dans les observations formulées lors de l'enquête publique. Sont ressorties aussi toutes les nuisances générées par la ferme, odeurs de lisier, de gaz, routes défoncées par les tracteurs. L'exploitant se dit prêt à faire des concessions en cas d'acceptation de son projet par la préfecture, comme participer financièrement à la réfection des routes. Une bonne volonté qui laisse le maire de Courcoué sceptique. Lui montre avec dépit des portions comme arrachées du sol sur l'une des routes qui mènent à la ferme de la Croix Morin. "On voit sur les bas-côtés les traces des tracteurs. Ils défoncent le macadam. On voit se créer l'ornière. L'ornière se remplit d'eau. L'eau passe sous la route. Et la route s'effondre". Refaire ces voies d'accès lui coûterait au moins 55.600 euros. 

Un exemple de route défoncée à Courcoué
Un exemple de route défoncée à Courcoué © Radio France - Annabelle Wanecque

Une peur que les nuisances ne s'aggravent avec un éventuel agrandissement

Même nuisance dans le village d'à côté, La Tour-Saint-Gelin, sous des effluves régulières de lisier et de méthane (le gaz issu de l'unité de méthanisation mise en place à côté de l'exploitation). C'est le cas notamment chez le maire Martial Teston. "Le soir, ça va être des problèmes de gaz, d'odeur de gaz avec une senteur de pourriture. Donc l'été, on évite d'ouvrir !" Concernant ces odeurs d'ailleurs, l'exploitant assure être en train de réparer la torchère qui doit brûler le gaz de son unité de méthanisation, mais qui jusqu'ici ne fonctionnait pas. C'est d'ailleurs ce qui lui a été demandé par le commissaire enquêteur dans les conclusions de son rapport.

Les maires des trois communes concernées, Courcoué, La Tour-Saint-Gelin et Chaveignes, se sont déjà prononcés contre l'agrandissement de cette exploitation en conseil municipal. Tous ont peur qu'en cas de décision favorable de la préfecture, les nuisances déjà causées par cette exploitation ne fassent que s'aggraver. Ils ont aussi saisi un cabinet d'avocats pour connaitre leurs moyens d'actions juridiques, au cas où. Eux disent ne pas vouloir la fermeture de la Croix Morin, mais seulement limiter son expansion. L'exploitant, lui, s'estime stigmatisé. Et assure faire déjà son maximum pour limiter les nuisances. La décision finale de la préfecture n'est pas attendue avant décembre. 

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