"Je ne veux plus être complice" : choqués par les affaires de pédophilie dans l'Église, des Alsaciens se font débaptiser

"J'aurais dû demander à être débaptisé plus tôt." Roger a 67 ans. Cet Alsacien vient d'envoyer sa lettre à l'archevêque de Strasbourg. Une lettre-type qu'il a écrite après avoir signé la pétition lancée le 20 août pour demander la démission du cardinal Philippe Barbarin, à qui de nombreux fidèles reprochent de ne pas avoir dénoncé le prêtre Bernard Preynat, accusé d'abus sexuels sur de jeunes scouts lyonnais dans les années 1980-1990. Ces lettres de catholiques demandant à être débaptisés se multiplient.

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"Je ne veux plus avoir affaire à l'Église"

"Il y en a marre ! Marre de cette irresponsabilité. Barbarin est clairement un complice de ce qu'il s'est passé dans son diocèse", réagit Roger, au micro de nos confrères de France Inter, alors qu'une nouvelle audience de consignation, pouvant aboutir à un procès contre l'archevêque de Lyon, se tient lundi 3 septembre. 

C'est typique de l'Église catholique. On préfère régler nos comptes entre nous. C'est ça qui ne va plus."

Baptisé quelques jours après sa naissance, Roger a été enfant de chœur pendant dix ans. Cet Alsacien en garde de très mauvais souvenirs. Les scandales de pédophilie à répétition l'ont définitivement dégoûté de l'Église. "Je ne veux plus être le complice de ces actes. Quand est baptisé, on fait partie des statistiques de l'Église, qui revendique un certain nombre de pratiquants", explique encore Roger :

Je suis plutôt au bout de ma vie. Je n'ai pas envie de me retrouver dans un cercueil, dans une église. Je ne veux plus avoir affaire à eux."

Les catholiques sont ébranlés également par les récents propos du pape François sur l'homosexualité, entraînant, là encore à l'archevêché de Strasbourg, l'arrivée de plusieurs demandes de fidèles souhaitant être débaptisés.