"Je suis là s'ils ont besoin d'une oreille": les étudiants-référents en soutien dans les CROUS parisiens
Les cours à distance vont continuer au moins jusque fin janvier pour les étudiants. Une situation difficile, surtout pour ceux qui vivent en résidence universitaire. Pour rompre l'isolement, 1600 référents-étudiants ont été embauchés en France pour soutenir les jeunes dans les CROUS.
Comme tous les jours, Madji parcourt les couloirs exiguës de sa résidence universitaire, à la rencontre des autres étudiants. Référent à la cité universitaire Francis de Croisset, dans le XVIIIème à Paris, il frappe à chaque porte, engage la conversation, brise l'isolement de ces jeunes en plein confinement.
Ce jour-là, Madji est accompagné de la ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'innovation, Frédérique Vidal. Lydia les accueille dans sa petite chambre étudiante. "Ça nous change de devoir rester entre quatre murs, à réviser toute la journée, confie la jeune fille. C'est compliqué." Lydia travaille sur un ordinateur qui ne marche qu'à moitié, sa connexion internet est instable. Le travail à distance commence à devenir vraiment pesant.
Il y a des gens qui le vivent vraiment mal. J'ai une amie en haut elle ne mange pas, c'est compliqué
Cette année, pour les fêtes, elle ne rejoindra pas sa famille, en Algérie. Mais l'étudiante ne se plaint pas. "Il y a des gens qui le vivent vraiment mal, s'inquiète-t-elle. J'ai une amie en haut elle ne mange pas, c'est compliqué." Madji s'empresse de rappeler qu'il est justement là pour ces étudiants : "je passe chez presque tout le monde et parfois certains n'osent pas dire qu'ils vont mal alors qu'on est là pour les accompagner, les orienter vers les services dédiés."
Les 1600 étudiants-référents embauchés dans les cités universitaires en France ont pour rôle de soutenir les étudiants mais aussi d'être un relais pour les inviter à se tourner vers les psychologues, les assistants sociaux ou les responsables pédagogiques et administratifs dans les cités universitaires. "Je suis là s'ils ont besoin d'une oreille, je veux être une voix pour eux, assure de son côté Marie, étudiante-référente dans le bâtiment voisin. C'est assez compliqué d'être face à un étudiant vulnérable. On a une liste de professionnels vers qui les orienter."
Un job étudiant qui permet de se rendre utile
Au quotidien, Madji est un rayon de soleil dans le quotidien de Lydia : "le jour même où je passais mon examen, il a toqué à ma porte, en le voyant sourire ça m'a tout de suite redonné le sourire aussi !" Et Madji s'épanouit aussi dans ce rôle. "Je crois que j'en avais aussi besoin, de parler avec les autres et d'être utile pour les autres", confie celui qui se rêve professeur d'allemand.
Avec en moyenne 12 heures de travail par semaine, rémunérées 8 euros nets de l'heure, c'est aussi un complément financier bien utile pendant cette période de confinement.