Journée des droits des femmes : plusieurs milliers de manifestants en France
Des milliers de personnes - femmes et hommes - se sont rassemblés à Paris et dans plusieurs villes de France à partir de 15h40, heure théorique à partir de laquelle les femmes travaillent "gratuitement". Certaines études estiment qu'elles sont payées en moyenne 26% de moins que les hommes.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Paris, place de la République, mais aussi à Clermont-Ferrand, Lille, Toulouse, Bordeaux ou de nombreuses autres villes à l'occasion de la journée internationale pour les droits des femmes.
Dans la capitale, les manifestants arboraient des banderoles comme "A salaire égal, travail égal", "ni à prendre, ni à violer, quand c'est non c'est non" ou encore "On ne se taira plus jamais." Ils ont été rejoint par entre 200 et 300 jeunes manifestant pour le climat pour la 4ème semaine consécutive. Leur slogan : "Détruisons le patriarcat, pas le climat."
Des militantes ont jeté de la peinture rouge sur une partie de la statue de Marianne pour dénoncer l'industrie pornographique. Des affiches comme "Balance ton porno" et "violeur n'est pas un métier" ont été collées. La scène a donné lieu à des débats entre manifestantes.
Une femme est également montée nue sur le monument, le corps couvert d'autocollants de marques et le visage dissimulé par un masque blanc.
Payées en moyenne 26% de moins que les hommes
Des milliers de personnes - femmes et hommes - sont invitées à manifester et/ou à débrayer vendredi à partir de 15h40, heure théorique à partir de laquelle les femmes travaillent "gratuitement".
Certaines études estiment qu'elles sont payées en moyenne 26% de moins que les hommes.
Cette mobilisation intervient quelques semaines après la révélation de l'affaire de la "Ligue du LOL", ces journalistes et communicants qui harcelaient sur internet principalement des jeunes femmes.
Ce dossier a secoué le paysage médiatique français et déclenché des dénonciations en chaîne du sexisme encore souvent bien ancré dans les rédactions. Il a débouché ces derniers jours sur le licenciement de quatre journalistes - deux à Libération et deux aux Inrocks.
Pour l'égalité au travail et contre les violences conjugales
La 42e Journée internationale des droits des femmes, vendredi, sera placée sous le signe de la lutte pour l'égalité au travail, mais aussi contre les violences conjugales.
Concernant l'égalité salariale, les grandes entreprises françaises ont commencé la semaine dernière, en application d'une nouvelle loi, à publier leur "index de l'égalité hommes-femmes", une note sur 100 points visant à réduire les inégalités, et notamment les écarts de rémunération (qui comptent pour 40 points).
Environ 800 entreprises, sur les 1.400 concernées, l'ont fait, selon un pointage communiqué mardi par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
Ce nouveau thermomètre, accompagné de pénalités financières, déçoit toutefois de nombreux militants. Sept organisations syndicales ont interpellé mardi le gouvernement et le patronat, estimant que, par son mode de calcul, cette note "masque une partie des écarts" de rémunérations.
Déjà 30 femmes tuées cette année
Tous les trois jours en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Depuis le 1er janvier, le bilan atteint déjà 30 victimes, a déploré mardi devant les députés la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes/hommes, Marlène Schiappa.
La dernière victime en date est une femme de 34 ans, tuée à dimanche à l'Ile-Rousse, en Corse, par son ex-compagnon, alors même qu'elle avait porté plainte à deux reprises pour violences.
Plusieurs mobilisations
Le président Emmanuel Macron a remis ce vendredi un premier "Prix Simone Veil de la République française", qu'il a créé pour récompenser "des actions partout dans le monde en faveur des droits des femmes", a annoncé Marlène Schiappa. Cette récompense a été remise à la militante camerounaise Aissa Doumara Ngatansou.
Quant à l'association "Osez le féminisme!", elle lance vendredi une campagne de mobilisation contre le sexisme dans les soins de santé. Selon ces militantes, les douleurs des femmes sont trop souvent minimisées, et leurs symptômes pas assez pris au sérieux par les médecins.
Samedi, la mobilisation se poursuivra avec un "acte 17" des manifestations des "gilets jaunes" consacré aux droits des femmes - elles marcheront en tête du cortège à Paris. S'y adjoindront des manifestantes en "gilets roses", c'est-à-dire des assistantes maternelles - une profession très majoritairement féminine - inquiètes d'une éventuelle réforme de leur système d'assurance chômage.